Les services de la Préfecture de police d'Oujda ont démantelé un nouveau réseau d'émigration clandestine voué à l'organisation de ce genre d'opérations au profit de ressortissants subsahariens, de l'Inde, du Pakistan et du Bangladesh, annonce un communiqué de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN). Cette opération baptisée "PIEUVRE II" est le complément d'enquête de la première opération "PIEUVRE I", menée par les mêmes services au début du mois de février et qui avait abouti à l'arrestation et la présentation à la justice de 70 personnes, rappelle le communiqué. Les enquêtes menées ont révélé que le chef du réseau, de nationalité bengalaise, répondant au pseudonyme de +KING+ "était au centre d'un très grand trafic d'êtres humains, avec des structures d'hébergement et d'accueil organisées et bien introduites dans les sphères sécuritaires et administratives des pays de transit". Selon le communiqué, son répertoire téléphonique comportait pas moins de 495 numéros de téléphone avec les indicatifs de plusieurs pays en Asie, en Afrique et en Europe. Des bons de transfert de fonds pour un montant de 5 millions de dirhams ont été saisis et mis à la disposition de la justice pour démontrer l'importance de cette organisation qui agissait suivant un circuit financier complexe pour alimenter ses filières au Maroc, au Sénégal, en Mauritanie, en Algérie, au Mali et dans les pays du Golfe. Après leur recrutement dans les pays de provenance, note la DGSN, les candidats à l'émigration clandestine étaient acheminés sur le Maroc, soit directement via Dubaï, soit indirectement par voie terrestre via la Mauritanie et l'Algérie, après des escales effectuées respectivement au Sénégal et au Mali. Le réseau, qui disposait de correspondants dans les pays de transit, parvenait au moyen de complicités à obtenir des visas individuels ou collectifs pour les candidats qu'ils prenaient en charge. Neuf étrangers ont été arrêtés dans le cadre de cette opération, dont 4 Bengalais, un Guinéen, 2 Mauritaniens, un Ghanéen, et un Pakistanais. Ces quatre derniers représentent respectivement les branches pakistanaises, mauritaniennes et ghanéennes du réseau, précise la DGSN dans son communiqué. La totalité des personnes interpellées seront présentées au procureur général près la Cour d'appel de Nador, ajoute la même source.