Les services de la sûreté nationale ont procédé récemment au démantèlement d'un réseau spécialisé dans l'organisation de l'émigration clandestine, au profit de candidats originaires de pays de la péninsule indienne. Selon la direction générale de la sûreté nationale (DGSN), "quelque 70 personnes au total ont été arrêtées dans le cadre de cette opération qui a abouti également à la saisie de cinq voitures, d'importants moyens de communication, de sommes considérables d'argent en monnaie marocaine et en devise, ainsi que des documents compromettants en liaison avec les activités du réseau". La totalité des personnes impliquées se trouve actuellement à Nador où elles vont être déférées devant le parquet compétent, selon la DGSN. La même source a précisé que "cette action qui porte le nom d' "opération pieuvre" a été déclenchée le 25 janvier dernier suite à la découverte au préside de Melillia de 38 émigrés clandestins d'origine indienne, dissimulés dans un camion sous un chargement de sable en provenance de Nador ". Les enquêtes entamées par la préfecture de police d'Oujda ont été, par la suite, prises en charge par les services centraux des renseignements généraux et de la police judiciaire de la DGSN, et élargies à plusieurs villes du Royaume dont Casablanca, Rabat, Fès, Nador et Tétouan, a précisé la DGSN. "Parmi les personnes arrêtées, 29 font partie intégrante de cette organisation criminelle dont 19 Marocains, cinq Indous et cinq Pakistanais. Un policier de l'aéroport Mohammed V s'y trouve également impliqué. Les autres personnes au nombre de 41 sont toutes des ressortissants indiens, candidats à l'émigration clandestine", a-t-on ajouté de même source. Les enquêtes ont révélé que l'organisation démantelée présente l'envergure d'un réseau de criminalité organisée transnationale. Elle est dirigée par des commanditaires implantés en Inde et au Pakistan et dispose de correspondants dispersés géographiquement sur plusieurs pays en Afrique, en Europe et au Canada, a relevé le communiqué. Une fois recrutés par le réseau, les candidats, qui payent entre 10.000 et 12.000 dollars par personne, sont acheminés par voie aérienne vers des pays africains tels le Togo, le Burkina Faso, le Sénégal ou le Mali avant d'être rassemblés au nord de ce pays (le Mali) pour être conduit par voie routière à destination du Maroc via l'Algérie.