Présupposé assurer la présidence d'honneur de la Mouvance populaire, Mahjoubi Aherdan se ravise en postulant au poste de président effectif de ce bloc uni. Un revirement surprenant. À environ un mois de la tenue du congrès constitutif de l'Union de la Mouvance Populaire, prévu pour les 24 et 25 mars 2006, le président du Mouvement National Populaire (MNP), Mahjoubi Aherdan, fait volte-face à la grande surprise des membres de la commission préparatoire de la fusion annoncée entre le Mouvement populaire (MP), le MNP et le parti de l'Union démocratique (UD). Présupposé être le président d'honneur de ce nouveau bloc politique, ainsi que le stipulerait la première mouture du projet de fusion, M. Aherdan briguerait aujourd'hui le poste de président effectif du prochain bloc haraki. Revirement qui a pris de court les membres de la commission préparatoire du congrès en question présidée par Mohamed Boutaleb, ministre de l'Energie et des Mines, et constituée, entre autres, de MM. Saïd Ameskane, membre du bureau politique du Mouvement populaire (MP), Ahmed Zarouf, parlementaire, Omar Bahraoui, maire de Rabat, Siba Ahmed, directeur de cabinet du ministre Mohand Laenser, Soualhi Bouzekri, membre de la 2ème Chambre, Abdesslam Beroual, ex-ministre de la Formation professionnelle, et Abdelouahed Derouich, un des jeunes cadres du MNP. Contacté par «ALM», un membre proche de la mouvance a qualifié ce revirement de « surprenant ». Selon ce dernier, la position de M. Aherdan serait « incompréhensible » dans la mesure où un accord, conclu récemment entre les responsables des trois partis susmentionnés, prévoyait une « présidence collégiale» du Mouvement populaire uni. D'après cet accord, M. Aherdan en assurerait la présidence d'honneur, alors que la présidence effective devrait revenir à Mohand Laenser, et la présidence du Conseil national à Mohamed Fadili devenu depuis quelque temps le nouveau président de l'UD, après la mise à l'écart de Bouazza Ikken. La volte-face d'Aherdan risquerait, selon certains observateurs, de gâcher la « lune de miel » que les trois partis se préparaient à consommer. Un changement d'attitude qui se fait à la défaveur d'un champ politique appelé, comme nous l'avait affirmé le nouveau président de l'UD, Mohamed Fadili, à se constituer en bloc, à l'instar des pays démocratiques comme la France, la Grande-Bretagne, ou plus encore les Etats-Unis. Le début du printemps, qui coïncidera avec l'annonce du sacro-saint «mariage haraki», risque d'apporter d'autres mauvaises surprises. Ce qui serait susceptible de compromettre tant d'efforts déployés pour réaliser «l'union sacrée», notamment après le départ de Bouazza Ikken, ex-président de l'UD, considéré alors comme le principal responsable du retardement du projet de fusion. Mais, avec la nouvelle crise suscitée par le revirement d'Aherdan, le chemin vers «l'union» sacrée serait pavé de nouvelles embûches.