L'action de la société spécialisée dans le crédit-bail, filiale du groupe public CDG, est recommandée à la vente par BMCE Bourse. Cette décision est motivée essentiellement par des raisons de valorisation. Dans le cadre du « programme de restructuration ambitieux» engagé par la société présidée par Ali Harraj, les fondamentaux du groupe restent solides et les perspectives de développement prometteuses, selon la note de recherche datée de février. La société de Bourse casablancaise, filiale de BMCE Bank, a un objectif de cours de 388 dirhams. Et puisque le cours observé le 8 février a été de 538, les analystes voient là « une surcote de près de 39%», ce qui a motivé la recommandation de «sous-pondérer» associée au titre. Ils estiment que ces niveaux ont été atteints dans le sillage de l'envol du marché boursier casablancais enregistré depuis le début de l'année. Selon BMCE Bourse, le secteur du crédit-bail renferme un «fort potentiel». Le nombre d'intervenants est actuellement de sept. Le chiffre d'affaires du segment crédit-bail mobilier a connu une « progression annuelle moyenne de 15,8% entre 1980 et 2004 (…) pour totaliser une production de 5,6 milliards de dirhams ». Le crédit-bail immobilier, pour sa part, enregistre depuis sa création en 1992 « un taux de croissance annuel moyen de 34% pour se fixer à fin 2004 à 836 millions de dirhams ». En 2004, les crédits distribués par l'ensemble des sociétés de financement se sont renforcés de plus d'un milliard de dirhams sur une année glissante pour s'établir à 6,4 milliards de dirhams. Le leasing comptait pour 6% du marché. Malgré ce développement, on estime que « ce secteur à fort potentiel reste sous-exploité ». Dans ce contexte, la performance de Maroc-Leasing suit la tendance du secteur. La société bénéficie désormais du soutien de l'un des plus grands groupes financiers du pays. La CDG a récupéré Maroc-Leasing après le rachat de son actionnaire de référence, la Banque nationale pour le développement économique (BNDE). Elle a procédé à une Offre publique de vente en 1997 pour l'introduire en bourse. La production de la société, dont la situation financière au cours de la période 2000-2003 a été marquée par « une gestion des risques peu efficiente », a accusé un repli annuel moyen de 42,6% pour s'établir à 114 millions de dirhams en fin de période. Après « un arrêt forcé de la production » entre juillet 2002 et octobre 2003, l'activité de la compagnie du crédit-bail s'est ressaisie. Pour l'exercice 2004, Maroc-Leasing affiche une production de 699,5 millions de dirhams contre 213,9 un an auparavant, essentiellement grâce à son refinancement (180 millions de dirhams de la CDG et 100 millions en Bons des sociétés de financement) et à une « politique commerciale plus agressive ». On note aussi « le développement d'un système de scoring pour l'appréciation du risque » combiné aux efforts déployés dans le recouvrement. Ceci a aidé la société à se hisser à la sixième place du secteur avec une part de marché de 9,7%. Pour ce qui est des résultats financiers, et après « une perte historique » de 59,2 millions de dirhams en 2003, le groupe a renoué avec les bénéfices l'année suivante, en affichant un résultat net de 23,9 millions. BMCE Bourse prévoit en 2005 et 2006 un résultat net de 29,8 et 32,9 millions de dirhams, respectivement.