Après une dizaine d'années d'amitié, Saïda a osé trahir la confiance de celle qui lui a ouvert outre son cœur son foyer conjugal, son amie Karima. Elle lui a volé ses bijoux en or et une somme de cent mille dirhams. Karima et Saïdia sont deux amies inséparables de longue date. Femmes au foyer, leur première rencontre remonte à une dizaine d'années. Elles ont fait connaissance dans un bus à Tanger. Après un simple malentendu, elles ont engagé une longue conversation à leur descente du bus. Avant de se séparer, elles se sont échangé leurs adresses pour pouvoir se rencontrer après. En effet, les visites se sont multipliées. Au fil des jours, elles sont devenues des amies inséparables. Leur amitié se développait au fil des échanges téléphoniques et à travers le partage des confidences. C'était une belle relation d'amitié qui a duré une longue période et a pu tenir face aux aléas de la vie quotidienne. Cependant, les choses ont changé. Un incident a brisé cette belle amitié. Qu'est-ce qui s'est passé ? Karima a invité ses parents à déjeuner. Elle devait, à ce propos, préparer des plats délicieux et très originaux pour leur faire plaisir. Seulement, elle ne pouvait pas s'occuper seule du marché et de la préparation des plats. Pour ne pas être en retard à l'heure du déjeuner, elle a fait appel à son amie intime, Saïda. Elle lui a demandé d'aller au marché pour acheter les légumes et les fruits dont elle avait besoin. Elle lui a remis, la veille, une somme d'argent pour faire ces achats. Le lendemain matin, Saïda s'est rendue au marché. A 10 heures, elle est rentrée chez son amie les sacs remplis de provisions. Les parents de Karima n'étaient pas encore arrivés. Elle l'a aussitôt rejointe à la cuisine pour l'aider dans la préparation du repas. Une demi-heure plus tard, Saïda a regagné le salon laissant Karima terminer seule le travail. Elle s'est installée devant la télévision. Karima n'a rien compris à la réaction de son amie. Elle a cru qu'elle était fatiguée et qu'elle désirait regarder son feuilleton favori. Elle a donc décidé de la laisser tranquille. Les parents de Karima sont arrivés. Leur fille les a chaleureusement accueillis. Après le déjeuner, Saïda est repartie chez elle. Le lendemain, Karima s'est réveillée tôt. Elle avait l'intention de se rendre chez une voisine malade et de rentrer chez elle avant que son mari ne revienne de son travail. Après avoir pris son petit-déjeuner, elle a ouvert son armoire et elle a pris sa djellaba. Mais quand elle a ouvert sa petite mallette contenant ses bagues en or et une somme d'argent, elle était surprise: son petit trésor a disparu : cent mille dirhams, trois boucles d'oreilles, une chaîne, un bracelet et deux bagues, tous en or. Elle est sonnée. Elle n'a repris ses esprits que quelques minutes plus tard. Qui a subtilisé son petit trésor ? Elle ne voulait accuser personne. Il n'y avait, la veille, à la maison que son mari, ses parents et son unique amie intime. "Il est hors de question d'accuser l'un d'eux. Personne ne pouvait oser me tromper et me voler", se dit-elle. Qui a alors osé faire ça ? Pour avoir le cœur net, elle s'est présentée à la police pour déposer plainte. Une enquête a été diligentée par les éléments de la brigade criminelle de la police judiciaire pour tirer l'affaire au clair. Ces derniers ont noté la présence d'une seule personne étrangère à la famille. Il s'agit de Saïda. «Mais, je ne pense pas qu'elle les déroberait», affirme Karima aux enquêteurs. Mais ces derniers doivent interroger tout le monde. Ils ont aussitôt effectué une descente au domicile de Saïdia. Une perquisition minutieuse leur a permis de mettre la main sur le butin. Karima n'a pas cru ses yeux lorsqu'elle a vu son argent et ses bijoux en or. Elle n'a pas également cru ses oreilles quand elle a entendu Saïda en train d'avouer son larcin. Saïda a expliqué aux enquêteurs qu'elle a réussi à rentrer dans la chambre à coucher sans attirer l'attention de Karima qui était absorbée par la préparation du repas à la cuisine. Elle a ouvert l'armoire, a subtilisé le butin qu'elle a mis dans son sac à main avant de retourner au salon. «Je savais qu'elle disposait d'une importante somme d'argent et des bijoux en or», a-t-elle avoué aux enquêteurs avant d'être traduite devant la justice.