Le correspondant du journal algérien "Al Khabar" à El Bayedh (630 km au sud d'Alger), arrêté samedi en relation avec une enquête qu'il a publiée sur la gestion de la région, a entamé une grève de la faim pour réclamer sa libération. La presse algérienne rapporte que le journaliste Bachir Laârabi, placé sous mandat de dépôt depuis dimanche, a été incarcéré à la prison de Aïn Sefra. La rédaction du journal s'est montrée solidaire avec son correspondant, imputant le harcèlement judiciaire dont il fait l'objet, aux responsables impliqués dans les scandales de gestion de la wilaya de Naâma. Le journal avait publié sur ses colonnes une enquête sur des dépassements concernant une affaire dite "dar Rahma" à Naâma où il met en cause des pratiques de cession illégale de parcelles de terrain dans lesquelles sont impliqués des responsables. Le journaliste, qui était cité à comparaître durant les derniers mois pour des procès en rapport avec ses écrits, a été informé à son arrestation qu il fait l'objet d'un mandat d'amener lancé contre lui par le tribunal de Naâma le même jour, et qui l'a condamné par défaut, le 29 septembre dernier, à une peine d'un mois de prison "pour diffamation". La rédaction du journal "Al Khabar" considère que les poursuites engagées contre son correspondant entrent dans le cadre du harcèlement des journalistes pour les dissuader de traiter des questions se rapportant à la mauvaise gestion et à la dilapidation des deniers publics, appelant les professionnels de la presse à une mobilisation pour la dépénalisation du délit de presse et à la révision des dispositions du code pénal y afférentes.