«Le manteau de mon père» est le titre du nouveau téléfilm de Aziz Salmy, produit par la deuxième chaîne nationale. Un drame social sur l'histoire d'un homme riche mais dont l'avarice conduit à la souffrance de ses enfants. Mokhtar est le portrait type d'un homme riche et avare. Tous ses biens ne sont en aucun moment partagés avec son épouse et ses trois enfants qui s'en mordent les doigts. Ils souffrent de ne pas pouvoir profiter de cette richesse et vivre confortablement. Ils subissent l'embargo de leur géniteur. Un homme qui vénère les billets d'argent et les cache soigneusement dans son manteau acheté chez un marchand aux puces. Un vêtement en pure laine qui fait office d'institution bancaire. Le personnage en question est le protagoniste numéro 1 du nouveau téléfilm de Aziz Salmy «Le manteau de mon père» produit par 2M. Le nouveau travail cinématographique de ce réalisateur sera diffusé vendredi 20 janvier à 21 heures 30 sur la deuxième chaîne nationale. Les spectateurs qui suivent l'œuvre de Aziz Salmy pourront se rendre compte que ce téléfilm est le deuxième du genre pour ce réalisateur auteur du célèbre court-métrage « Aida ». Le côté humain intéresse toujours Aziz Salmy. Il s'y attache dans tous ses films. Fidèle à sa tradition, le cinéaste s'attarde, en effet, sur la psychologie de ses personnages. A chaque problème, il en dévoile les origines et essaie de trouver une réponse à ce mal. Une relation de cause à effet se ressent à travers son œuvre.C'est le cas également pour «Le manteau de mon père» où Mokhtar, incarné par Abdelkader Lotfi, est un fait d'école, c'est un père de famille, commerçant de matériaux de construction qui roule sur l'or mais qui mène une vie plus que modeste. Sa politique de limitation excessive des dépenses le pousse à contraindre sa famille à une nourriture végétarienne puisque la viande coûte cher et refuse de leur donner le moindre petit centime. Ce thème est récurrent dans les sociétés en voie de développement, qui est ici revisité par Aziz Salmy. La famille de Mokhtar est composée de trois enfants. Une fille à l'université, une autre à l'école et le grand frère est un diplômé-chômeur. Toute l'histoire tourne autour de ce conflit qu'il y a entre un fils voulant créer une société pour mettre fin à son état de chômage interminable. Un problème dont il ne trouvera l'issue que lors du dénouement de l'histoire. Une fin qui se termine de manière gaie mais assez rapide, diraient certains observateurs. Le fils Khaled voulant immigrer, accepte malgré lui le fameux manteau de son père par ordre de sa mère jouée, ici par Souad Saber. Pour cette mère, l'Europe est un pays froid, elle se doit de protéger son fils. Tout ce qu'elle trouve à lui donner c'est le manteau de laine de son mari qu'elle déteste et dont elle ignore l'importance. Toute la richesse réside dans ce manteau. Scrutant les profondeurs de la psychologie de tous les protagonistes de l'histoire, Aziz Salmy offre des portraits croisés de ses personnages. Au casting figure un Malek Akhmiss, un autre rôle essentiel dans le téléfilm, Said. Un autre diplômé-chômeur, meilleur ami et voisin de Khaled. Ils partagent une tristesse commune à un degré près. Ils sont tous les deux à la recherche d'un travail, mais l'un est réellement démuni et l'autre est forcé d'être démuni à cause de son père. Une façon pour le réalisateur de montrer les facettes d'une société dans tous ses paradoxes.