Plusieurs ressortissants marocains ont été arrêtés, mardi 10 janvier 2006, suite à un coup de filet de la police espagnole dans les milieux islamistes. Les personnes interpellées sont soupçonnées de liens avec Abou Mussaâb Zarqaoui et Al-Qaïda. Plusieurs ressortissants marocains ont été arrêtés, dans le cadre d'opérations simultanées de la police espagnole, tôt dans la matinée du mardi 10 janvier 2006. Selon les médias espagnols, ils seraient au moins sept Marocains à avoir été arrêtés dans des opérations menées de manière simultanée par la police nationale et la Guardia civil à Madrid, dans plusieurs localités de Catalogne et au Pays basque. Ces opérations ont été décidées sur la base d'enquêtes menées depuis plusieurs mois par les services de renseignement espagnols sous la supervision de Fernando Andreu, l'un des juges d'instruction de l'Audience nationale. A Barcelone, sept Marocains (dont un imam) ont été arrêtés en compagnie d'un ressortissant espagnol converti à l'Islam. Ils auraient été arrêtés près d'une mosquée jouxtant une boucherie «halal» appartenant à des membres de ce groupe. Au total, 17 personnes, pour la majorité des Marocains, ont été arrêtées lors de ces opérations alors que d'autres interpellations devaient avoir lieu dans la même journée de mardi dernier. Selon les premiers éléments d'enquête, les personnes interpellées lors de ces raids de la police espagnole seraient liées à l'organisation Al-Qaïda et plus particulièrement à la branche dirigée par Abou Mussaâb Zarqaoui responsable de la majorité des attentats suicides perpétrés en Irak et de multiples enlèvements dont celui des Marocains Abdelkrim El Mouhafidi et Abderrahim Boualem. Les membres de ce groupe se seraient notamment chargés des recrutements de kamikazes pour l'Irak, mais aussi de financer plusieurs opérations terroristes. Les enquêteurs et services de renseignement espagnols auraient réussi à remonter toute la filière sur la base de données recueillies en Irak même. Il se serait notamment avéré que ces cellules démantelées en Espagne ont des liens avec les terroristes responsables d'un vrai carnage dans la ville irakienne de Nassiriyah. Le 12 novembre 2003, un attentat suicide contre une base militaire dans cette ville chiite a fait 28 morts dont près de vingt militaires italiens et pour la plupart des carabinieri. La police espagnole, dans la même matinée du mardi 10 janvier 2006, procédait à des perquisitions dans les domiciles des prévenus et aurait déjà saisi des documents en relation avec les activités de recrutement et de financement de terroristes. Le 19 décembre 2005, la police espagnole avait effectué des raids similaires pour l'arrestation de membres de groupes terroristes. Ces opérations ont abouti à l'arrestation de 15 personnes dont six sont toujours interrogées par la justice. Les autorités espagnoles détiennent plus d'une vingtaine de ressortissants marocains arrêtés après les attentats du 11 mars 2004. Le juge d'instruction marocain chargé du terrorisme vient d'ailleurs de terminer une tournée dans plusieurs pays européens dont l'Espagne. Lors de son passage à Madrid, le magistrat marocain aurait interrogé plusieurs suspects et notamment Hassan El Haski. Plusieurs autres ressortissants marocains ont été extradés d'Espagne à la demande de Rabat pour leur éventuelle implication dans les attentats du 16 mai 2003.