2M et la RTM seront désormais régies par des cahiers des charges écrits noir sur blanc. Ces derniers ont pour rôle de définir les obligations des deux sociétés nationales, notamment celles relatives à leurs missions de service public. De quoi révolutionner l'activité de nos deux chaînes. Une première dans les annales du paysage audiovisuel national. Nos deux chaînes publiques sont désormais régies par des cahiers des charges. Cette fois-ci, c'est pour de bon. L'espace audiovisuel marocain est en train de se tourner résolument vers l'avenir. Ainsi, nos deux chaînes publiques seront dorénavant nettement structurées. C'est le cas de la fraîchement rebaptisée Société nationale de radio-télévision (SNRT) ainsi que la Soread-2M qui, pour leur régularisation, viennent d'être dotées d'un cahier des charges. D'abord la deuxième chaîne qui a été la première à se voir doter de cet instrument en août dernier. Suivie de la SNRT qui, pour sa part, vient d'en être dotée pas plus tard qu'avant-hier. Ces cahiers des charges, établis par le gouvernement, ont été approuvés par le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA). Ils ont pour objectif de définir les obligations de la SNRT et de la Soread 2M, notamment celles relatives à leur mission de service public. Ils visent ainsi à mieux répondre aux attentes du public et à préserver les équilibres fondamentaux du paysage audiovisuel marocain en cours de libéralisation, en particulier en matière d'accès aux ressources publicitaires. Ces cahiers des charges accordent par ailleurs une grande place à la production nationale. 30% du budget annuel des deux chaînes, hors information, lui sera accordé. Pour en venir aux détails, ces cahiers des charges stipulent, entre autres, que les deux chaînes sont désormais tenues de programmer, en moyenne, quatre heures quotidiennes de produits audiovisuels nationaux diffusés pour la première fois. Quelque 20 longs métrages marocains, autant de courts-métrages, 15 téléfilms, 4 feuilletons, 10 pièces de théâtre et autant de documentaires sont ainsi à prévoir par année. En matière de divertissement, les deux chaînes sont appelées à produire des programmes à même de faire éclore des talents, participant de la sorte à la promotion de la production artistique nationale. L'information pratique sera également mise en valeur. S'inscrivant dans le cadre de la consolidation de l'unité nationale, 70 % des programmes diffusés par 2M devront être en arabe ou en amazigh. Ce taux s'élève à 80 % dans le cas de la SNRT. Cette réforme ambitionne de parachever le processus de mise à niveau du secteur public de l'audiovisuel. Le cahier des charges ressemble en fait à un contrat tripartite élaboré par le ministère de tutelle et que les deux chaînes nationales se trouvent dans l'obligation de respecter. Pour sa part, la Haute Autorité de la communication audiovisuelle veillera à la bonne application de ce document. Cette année 2006 est décidément de bon augure pour le secteur audiovisuel.