L'engouement que suscite le service militaire chez les jeunes d'année en année confirme définitivement la justesse et la pertinence de la décision royale de le réinstaurer il y a trois ans. Cet engouement est tel que les responsables de l'état-major des FAR sont tenus de faire une sélection au vu du nombre important de prétendants chaque année par rapport à la taille des promotions visée. La preuve par les chiffres. En 2019, année du relancement du service militaire dans sa nouvelle formule, ils étaient quelque 134.000 jeunes Marocains des deux sexes à y prétendre. En 2022, ce nombre est passé à presque 180.000 et pour l'opération de recensement au titre de 2023, qui sera clôturée fin février 2023, ce chiffre dépassera certainement le seuil des 200.000. Un détail important à signaler : parmi ce grand nombre de prétendants recensés, une bonne partie est constituée de jeunes qui se portent eux-mêmes volontaires. Ils étaient 67.000 en 2019 puis environ 100.000 en 2022. Ceux qui appréhendaient la portée du nouveau service militaire auprès des jeunes s'en sont trouvés rapidement démentis. Les perspectives, certes intéressantes, de décrocher un emploi dans les rangs de l'armée, ou au moins la chance de bénéficier d'une formation solide pour l'avenir, sont probablement des facteurs d'attractivité. Mais ils n'expliquent pas à eux seuls cet engouement des jeunes. D'autant plus qu'au terme des 12 mois que dure le service militaire, l'enrôlement des jeunes est techniquement limité à une partie d'une promotion. Pourtant, cela n'a entamé en rien l'engagement des jeunes. Et c'est la preuve que d'autres motivations entrent en jeu comme la notion du devoir national et les valeurs comme l'attachement au drapeau et à la patrie. Le Maroc peut être fier de cette jeunesse engagée.