La région Tanger-Tétouan présente la spécificité d'être la région du Maroc qui a le taux d'urbanisation le plus élevé. D'après un rapport de l'administration de l'aménagement du territoire de Tanger, le taux d'urbanisation dans la wilaya de Tanger est estimé à 84%, tandis qu'il est de l'ordre de 69% dans les préfectures «El Azhar» et «Sidi Mandri» de Tétouan. Le même document rappelle que ce taux n'était, au début des années 1980, que de 71% à Tanger et de 58% à Tétouan. Pour ce qui est des provinces de Chefchaouen et de Larache, des faibles taux d'urbanisation sont enregistrés. Ils sont respectivement de l'ordre de 10% et 43%. Il est à noter que le rapport révèle que la population urbaine se concentre essentiellement dans la wilaya de Tanger (46%), dans les préfectures de Tétouan «El Azhar» et «Sidi Mandri» (32%), alors qu'elle ne dépasse pas 18% à Larache et 4% à Chefchaouen. Cette concentration est due essentiellement à une importante activité industrielle, touristique et commerciale dans les villes côtières qui attirent le plus grand nombre de personnes en quête d'emploi et les populations rurales affectées par la sécheresse et la régression des activités agricoles et maritimes. Les villes dont les populations dépassent 100.000 habitants au niveau de la région sont au nombre de trois. Tanger, Tétouan et Ksar-el-Kébir abritent à elle seules 80% de la population urbaine. Par contre, les villes de Larache, Fnideq, Chefchaouen, Asilah, Martil et Mdiq abritent des populations comprises entre 20.000 et 100.000 habitants. La région compte également 20 centres urbains dont la population ne dépasse pas 20.000 habitants. Si la densité de la population constitue un facteur de promotion économique et commerciale, elle engendre, en revanche, des problèmes structurels, notamment la prolifération de l'habitat anarchique et l'apparition de fléaux sociaux, la diminution des superficies agricoles et la régression des espaces verts. Ainsi, plusieurs quartiers clandestins ont vu le jour à la périphérie de Tanger et de Tétouan. Ces phénomènes, précise le document, incitent à réfléchir à la création d'un équilibre urbain visant à mettre un terme à cette expansion «anarchique», notamment à «Ben Diban» et «Béni Makada» (Tanger) et «Taboula» et «Kitan .