72% des cas déclarent des violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint. Le « Forum Azzahrae » pour la femme marocaine a présenté le rapport annuel sur la violence à l'égard des femmes et les résultats de l'enquête sur la violence numérique. Les détails ! Les actes de violence à l'égard des femmes continuent de se multiplier dans les foyers au Maroc. C'est ce qui ressort du dernier rapport annuel publié par le «Forum Azzahrae» pour la femme marocaine (FAFM) qui présente les données sur les cas de violence recensés par les centres d'écoute durant la période de septembre 2021 à septembre 2022. Dans les détails, 3.689 cas de violences à l'égard des femmes ont été enregistrés au Maroc. La violence psychologique représente le taux le plus élevé avec 47%, suivie de la violence économique avec 45%, la violence physique 21% et la violence sexuelle 8%. L'étude révèle en effet que le foyer conjugal est le principal lieu de violences à l'égard des femmes et que le conjoint est le principal agresseur. D'ailleurs, 72% des cas déclarent des violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint, 5,5% par l'ex-conjoint, par des membres de la famille (%1,7 du père, 2,5% du frère et 11% par d'autres). Selon l'étude, 46% des jeunes femmes âgées entre 18 et 35 ans sont plus vulnérables à la violence, suivies de la catégorie entre 35 et 50 ans avec 33%. La même source relève que les femmes au foyer sont les plus grandes victimes de violences. D'ailleurs, elles représentent 56%, suivies des travailleuses domestiques avec 18%. Les intervenants s'accordent sur la nécessité de dénoncer. En effet, seules 26% des femmes violentées ne portent pas plainte contre leur agresseur. Plusieurs raisons les empêchent de prendre des mesures. Il s'agit, selon l'enquête, de «la peur de l'agresseur, de briser la famille, prévention de la famille ou des enfants contre toute forme de harcèlement, méconnaissance des procédures à suivre...». Ce que recommande le Forum Sur la base de ces données, le FAFM formule des recommandations concrètes à l'adresse des pouvoirs publics, acteurs associatifs, femmes en situation de violence et du grand public, pour une meilleure protection et prise en charge des femmes en situation de violence. Il appelle à renforcer les moyens de socialisation (famille, média, école…) pour inculquer à respecter les valeurs des femmes. De plus, il recommande à renforcer territorialement le partenariat entre les différents intervenants pour intervenir dans les dossiers des femmes violentées, afin de préserver la chaîne de services et la qualité des parrainages. Le FAFM préconise de renforcer les moyens financiers alloués aux centres d'écoute et d'orientation pour assurer la pérennité et la continuité des services au profit des femmes et des filles violentées. Il recommande d'élargir le réseau des travailleurs sociaux et les psychologues, de fournir des centres d'hébergement au niveau national et l'adoption d'un cadre légal pour protéger les travailleurs des centres d'écoute.