Après un premier débrayage les 15 et 16 décembre 2005, les salariés des collectivités locales observent une nouvelle grève de 48 heures jeudi et vendredi prochains. Ils protestent notamment contre la suppression d'une prime spéciale de 270 DH. Les employés des collectivités locales seront de nouveau en grève pour 48 heures ces jeudi et vendredi, 5 et 6 janvier 2006. Ainsi en ont décidé les syndicats des collectivités locales affiliés à l'UMT, l'UGTM et la CDT. Les salariés des communes avaient déjà observé une grève de la même durée les 15 et 16 décembre 2005. «Coincidence ou pas, ces grèves commencent toujours un jeudi. Ce qui ressemble fort à des week-end prolongés», explique un citoyen exaspéré. Interrogé quant aux motivations de ce deuxième débrayage, Mohamed El Mers, patron du syndicat des collectivités locales (CDT), affirme que c'est une décision qui a été prise après une réunion, la semaine dernière, avec les responsables du ministère de tutelle, qui n'a abouti à rien de concret. Selon ce responsable syndical, la directeur général des collectivités locales (DGCL) au ministère de l'Intérieur a reçu les syndicats le 27 décembre 2005, mais sans apporter la moindre réponse aux revendications de cette catégorie d'employés. Selon M. El Mers, il s'agit de deux points d'extrême importance. D'abord, la prime spéciale de 270 DH supprimée de « manière unilatérale » et des salariés licenciés pour raisons syndicales. Pour ces deux points, la DGCL propose la création de commissions pour en étudier d'éventuelles solutions. Les syndicats, eux, sont d'un avis contraire puisqu'ils jugent que ce sont deux aspects qui ne nécessitent nullement la création de commissions. Pour eux, une telle option ne signifie autre chose que des « tergiversations » pour « gagner du temps ». Cette prime spéciale a été instaurée lors de l'accord du 1er juin 2002 signé à l'époque, pour le gouvernement, par Driss Jettou alors ministre de l'Intérieur. Les employés des collectivités locales l'ont perçue pendant une durée de deux ans avant qu'elle ne soit annulée. Les syndicalistes estiment également qu'il est inutile de créer une commission pour résoudre le cas des salariés licenciés puisqu'il suffit d'une décision, et de la volonté, pour les intégrer. Des commissions par contre, les syndicats en revendiquent la création pour étudier une autre série de revendications. A savoir notamment l'élaboration d'un statut de base pour les salariés des collectivités locales, un régime pour les œuvres sociales et la résolution des cas d'employés diplômés. Selon le syndicat affilié à la CDT, la grève précédente a été largement suivie avec des taux allant de 80 à 100 % et notamment pour les services de propreté et des légalisations. Cette catégorie de salariés représente près de 150.000 personnes embauchées par les 1.500 communes urbaines et rurales que compte le Maroc. Pour les syndicalistes, ces salariés, déjà lésés dans leurs droits, ont vu s'aggraver leurs problèmes et notamment là où a été appliquée l'unité de la ville (Casablanca et Rabat surtout). Ils se disent consternés de voir que ces salariés ne perçoivent même pas le SMIG contrairement aux engagements de l'Etat. Un salarié communal classé à l'échelle 1, à titre d'exemple, perçoit un salaire de base de 700 dirhams et atteint un maximum de 1.500 DH avec d'autres indemnités. Les trois syndicats n'écartent pas l'éventualité de recourir à d'autres grèves dans l'avenir tout en excluant des débrayages qui coïncideraient avec les jours de fête.