C'est à Tanger que le Fonds africain de développement (FAD) a choisi de conclure le 16ème cycle de reconstitution de ses ressources. La quatrième réunion de la 16ème reconstitution des ressources dudit fonds a été coprésidée lundi dans la ville du détroit par Ryad Mezzour, ministre de l'industrie et du commerce, et Akinwumi A. Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD). L'occasion étant de mettre en avant le rôle que joue ce mécanisme dans le financement et le développement du continent ainsi que de célébrer son succès et ce après 50 ans de son déploiement. Intervenant dans ce sens, M. Mezzour a appelé l'ensemble des parties prenantes, donateurs et bénéficiaires à amorcer les réformes nécessaires pour rendre cet instrument encore plus pertinent, encore plus transformateur. L'allocution d'ouverture de Ryad Mezzour a été couronnée par une annonce phare. Le Maroc annonce sa contribution au Fonds africain de développement. «Le Royaume du Maroc a décidé d'apporter sa contribution à cette 16ème reconstitution des ressources du Fonds africain de développement pour réitérer la volonté et l'engagement du Royaume en faveur des pays africains conformément à la vision éclairée de Sa Majesté le Roi pour une Afrique solidaire et prospère», peut-on relever du discours du ministre de l'industrie et du commerce. Et de poursuivre : «J'appelle, dans ce cadre, les partenaires au développement, malgré le contexte difficile, à augmenter généreusement les moyens du Fonds africain de développement dans le cadre de cette 16ème reconstitution de ses ressources». Le ministre a dans ce sens souligné la pertinence du Fonds. Un instrument qui, selon Ryad Mezzour, est à la fois pertinent, efficace et innovant. «Un Fonds africain de développement avec davantage de ressources augmenterait de manière significative sa contribution à la réalisation de l'Agenda 2063 de l'Union africaine, des objectifs de développement durable et des engagements de l'Afrique en matière de changement climatique», indique-t-il. Il est à noter qu'au cours de 2022, la direction du FAD a mené une série de consultations avec les pays donateurs sur la seizième reconstitution des ressources du guichet des prêts concessionnels du Groupe de la BAD. Ces échanges vont être approfondis durant cette réunion. Ils porteront en effet sur les problèmes auxquels sont confrontés les pays africains à faible revenu, notamment le financement du climat et l'adaptation et la gestion durable de la dette. Les participants débattront également des orientations politiques et financières ainsi que des approches pour y faire face. Le processus aboutira, ainsi, à un paquet de financement pour les trois années du cycle du FAD-16 (2023-2025). Lors de cette quatrième réunion de reconstitution, le rapport du FAD-16, les niveaux de financement et les conditions de la reconstitution seront également approuvés. Rappelons que le Fonds africain de développement a été créé en 1972 puis opérationnel en 1974. Au fil de ses 50 années d'existence, plus de 45 milliards de dollars ont été injectés par le Fonds et ce dans une quarantaine de pays en Afrique. Ce montant a ainsi permis de couvrir pas moins de 2.800 opérations au niveau du continent. Le fonds a également fourni des financements catalytiques pour la transformation des politiques publiques et des conseils stratégiques en vue d'aider les pays africains à fournir des services essentiels qui contribuent à accélérer la croissance et à protéger les communautés vulnérables. Pour mener à bien les missions qui lui incombent et générer un effet de levier pour ses ressources, le fonds a eu recours aux partenariats et au cofinancement.