Abdelaziz Bouteflika est rentré, samedi dernier, en Algérie où des dizaines de milliers d'Algériens étaient venus l'acclamer. Toutefois, beaucoup d'interrogations persistent sur l'état de santé du président. Un accueil chaleureux fut réservé au président algérien Abdelaziz Bouteflika rentré de Paris après cinq semaines d'hôpital et de convalescence. Des dizaines de milliers d'Algériens, de toutes les régions, se sont déplacés pour venir voir leur président rentrer au pays, d'après l'agence algérienne de presse APS. La télévision algérienne, elle, a diffusé des images sur lesquelles on pouvait voir plusieurs drapeaux et portraits du président déployés tout au long des rues de la capitale. Moins de deux heures après être rentré à Alger, Abdelaziz Bouteflika a souhaité marquer son retour aux affaires en signant samedi la loi de Finances 2006 lors d'une cérémonie officielle organisée au siège de la présidence en présence de nombreuses personnalités et des membres du gouvernement. À cette occasion, M. Bouteflika s'est engagé “de nouveau” à poursuivre ses efforts en vue de «conférer davantage de rationalité à l'Etat, d'engager la réforme de ses structures de manière à imposer la force de la loi et de réformer la justice et le système éducatif». Le président a également assuré avoir retrouvé ses «pleines capacités pour poursuivre la mise en oeuvre du programme» dont le peuple l'avait chargé "d'initier, en toute confiance", et qui «vise, en premier lieu, à consacrer la sécurité du citoyen et le bien-être de notre peuple». Cette signature marque, a-t-il déclaré, «la reprise des activités après une absence forcée et un séjour d'un mois hors du pays», ajoutant qu'il n'avait pas cessé, durant toute la période de sa convalescence, de «superviser les affaires de l'Etat et de diriger ses actions». M.Bouteflika, 68 ans, avait été transporté le 26 novembre à l'hôpital militaire Aïn Naâdja d'Alger puis transféré dans la soirée à Paris où il a été opéré officiellement d'un ulcère hémorragique au niveau de l'estomac à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce. Après avoir quitté l'hôpital le 17 décembre, il était resté à Paris en convalescence à l'hôtel Meurice. Le transfert d'urgence de M.Bouteflika à Paris, le silence des autorités algériennes sur son état de santé et la durée de l'hospitalisation avaient fait naître de nombreuses interrogations et suscité les rumeurs les plus folles, certaines allant jusqu'à annoncer son décès. Aujourd'hui, l'état réel de santé du président algérien continue à susciter des interrogations. Surtout après son affaiblissement physique constaté lors de sa brève intervention télévisée. Il avait alors tenté de rassurer l'opinion publique, mais les sceptiques, eux, n'ont pas été satisfaits, quant à son total rétablissement. Abdelaziz Bouteflika a-t-il retrouvé toute sa force pour venir à bout de son second mandat ? Qui pourrait, dans le cas échéant, succéder à un chef d'Etat qui n'a pas de dauphin désigné ? Est-ce l'un de ses deux fidèles compagnons à savoir Ahmed Ouyahia, Premier ministre et secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) et Abdelaziz Belkhadem, ministre spécial et chef du Front de libération nationale (FLN) ou bien une personne de son entourage ? L'un de ses frères, par exemple. Dans un pays comme l'Algérie, où les hommes de l'ombre ne manquent pas, nul ne peut prévoir ce qui peut arriver… À suivre.