Pour le secteur automobile, l'année 2006 sera riche en évènements. Outre le lancement de la Logan en moteur Diesel, c'est le Salon Auto-Expo qui constituera le fait majeur pour les professionnels de l'automobile. Le 9 janvier, Renault Maroc lancera la version Diesel de la Dacia Logan. Il s'agit d'un moteur dCi, donc puisé dans la banque d'organes du groupe Renault-Nissan, et déjà connu de la clientèle marocaine à travers les gammes Clio et Mégane. Un bloc de 1.5 litre développant la puissance de 65 chevaux, homologué sur le plan fiscal à 6 CV et offrant pour avantages une faible consommation et un certain confort d'insonorisation. A n'en pas douter et avec de telles valeurs, la Logan dCi devrait en toute logique «doper» les ventes de voitures neuves sur un marché automobile marocain diésélisé à près de 70%. Cela, d'autant plus que tous les professionnels s'accordent à dire que la voiture économique de Renault ne va pas gratter des parts de marché à la concurrence, mais devrait plutôt marcher sur les plates-bandes des vendeurs de voitures d'occasion. Mais de là à dire que les ventes de la Logan pourraient aider le marché à atteindre le fameux cap des 100.000 ventes annuelles pour la première fois en 2006, il y a un fleuve. Ceci étant, les importateurs et autres professionnels de l'automobile seront surtout préoccupés par l'événement majeur de l'année 2006 : l'Auto-Expo. Organisée en mai prochain, la cinquième édition du Salon de l'automobile marocain espère drainer plus de public que les 80.000 visiteurs enregistrés en 2004, peut-être même 100.000. Au menu, plusieurs nouveautés et à la clé des promotions tous azimuts. Malheureusement, le lieu d'exposition sera toujours la Foire des expositions de Casablanca. Un espace vétuste et plutôt exigu pour une telle exhibition. Dommage, car l'Auto-Expo est un peu à l'image du marché automobile marocain, en ce sens qu'il a atteint une certaine maturité. Il n'y a qu'à voir le nombre de lancement de nouveaux modèles qui s'effectue au Maroc chaque année. Le marché est bel et bien rentré dans une certaine logique internationale, ne serait-ce que pour ce qui est des délais de lancement. En effet, aujourd'hui et à quelques rares exceptions, un nouveaux modèle ne tarde pas plus que 3 mois pour débarquer dans les showrooms des importateurs marocains. Enfin, dernière donne à mettre en exergue, la croissance importante (près de 20%) que le marché marocain a connue entre 2004 et 2005. De moins de 50.000 véhicules vendus en 2004, on est passé à environ 65.000 en 2005. L'année 2006 s'annonce donc sous de bons auspices et l'entrée du démantèlement douanier dans une phase plus décisive constituera inéluctablement un facteur pour la croissance dont on parle. A côté de cela, il y a aussi l'industrie locale qui devrait, elle aussi, connaître un certain essor. Selon les conclusions du plan «Emergence» du ministère de l'Industrie, il existe de réelles potentialités et de perspectives pour tous les tissus des fabricants locaux de pièces et composants automobiles. Reste à voir si les responsables de la zone franche et du port Tanger-Med seront capables de concrétiser toutes les ambitions du Maroc pour devenir une grande plate-forme industrielle de sous-traitance pour les grands constructeurs automobiles.