Un projet porté par l'Agence urbaine de la ville Cœur battant de la ville ocre, le quartier Guéliz fait actuellement l'objet d'un vaste projet de requalification et de renouvellement urbains. Il s'agit d'insuffler une nouvelle dynamique à ce quartier en perte de compétitivité et mettre en valeur ses différentes composantes dont son patrimoine architectural et paysager, ses espaces publics, la diversité de ses fonctions en services et en logement. «Cette entité a subi au fil des ans une certaine dégradation à cause d'une dérive continue des centralités urbaines et l'apparition d'autres centralités concurrentes dans les extensions récentes sur la périphérie», indique l'Agence urbaine de Marrakech expliquant que ce processus est accentué par le redéploiement de l'activité commerciale et des services, combiné à une mobilité résidentielle de la population citadine. «S'ajoutent à cela les formes constatées de vétusté et de vieillissement de plusieurs parties du tissu urbain du quartier, l'apparence d'un traitement inachevé des espaces publics, une dégradation des espaces verts et subnaturels due à l'avancée des espaces artificiels et le manque d'entretien. Aussi, observe-t-on des dysfonctionnements de mobilité dus aux congestions du trafic automobile et des déficits en matière de stationnement et de parkings... », relève la même source. Perte de centralité par rapport aux nouvelles zones périphériques et la médina, mutations continues du cadre bâti menaçant un patrimoine architectural de valeur, dévalorisation de quelques sites, persistance d'activités salissantes, poches d'insalubrité au sein des îlots urbains, problème de marchands ambulants... autant d'insuffisances ont poussé l'Agence urbaine de Marrakech à travailler sur ce projet de renouvellement urbain du quartier Guéliz. Il sera procédé à un diagnostic en profondeur de tous les aspects caractérisant ce quartier (historique, démographique, socio-économique, spatial ou encore foncier). Au niveau des formes urbaines du quartier, il s'agit de réinvestir les espaces sous-utilisés ou en mutation. «La place qu'occupe le quartier Guéliz au niveau de ville de Marrakech, comme deuxième centralité après la médina, comme pratique et expérience historique en matière de l'urbanisme moderne du début du siècle dernier et, comme espace à forte mutation à plusieurs échelons actuellement, nous interpelle comme agence urbaine, commune territoriale, autorités locales, acteurs de la ville et populations, à repenser l'acte urbain en matière de gestion, de réaménagement, de redressement et d'infrastructure», souligne la même source. Ce quartier est donc appelé à jouer pleinement son rôle de support au renforcement de l'offre culturelle, touristique et de loisirs de la ville, de contribuer à rehausser sa qualité urbaine et son attractivité, d'améliorer ses potentialités économiques et de s'intégrer dans la dynamique de développement urbain enclenchée dans d'autres secteurs urbains de la ville. Pour ce faire, ledit projet vise à intervenir sur différents aspects de l'aménagement, à savoir l'habitat, les équipements, le commerce, les activités économiques, les espaces publics ou encore le paysage urbain. La requalification et le renouvellement urbains permettraient entre autres de rentabiliser les infrastructures urbaines et le transport commun et faciliter l'accès aux commerces, services et équipements pour l'ensemble des résidents et des visiteurs. Ce projet porte sur l'ensemble du territoire bâti et aménagé pendant la période du protectorat vers les années 1913-1914 et 1956, les extensions effectuées après l'indépendance ainsi que celles des années 90 et du début du siècle courant. Au sein de la ville de Marrakech, deux zones tiennent une place importante sur le plan urbain. «La médina et Guéliz continuent à accaparer, à nos jours, le rôle centralisateur de l'ensemble urbain. Au niveau spatial, les deux constituent le centre névralgique en tant que deux entités centrales, mais la croissance urbaine qui s'opère dans les différentes directions en étoile distendue tend à déplacer ce centre géographique de la ville vers d'autres lieux de l'agglomération et par conséquent l'apparition de nouvelles polarités périphériques qui ne tarderont pas à surgir, comme nouvelle forme de réorganisation du territoire de l'agglomération», précise l'Agence urbaine de Marrakech. Et de poursuivre : «Parmi les conséquences de cette situation, un net clivage apparaît entre les espaces urbains dynamiques comme Menara et Annakhil qui enregistrent une forte croissance (6,6 et 3,5%), des espaces qui se dépeuplent et se dédensifient, Méchouar-Kasbah (-1,4%) et Marrakech-Médina (1,3%)». A cela s'ajoutent des espaces dont la croissance est modérée, voire faible comme Sidi Youssef Ben Ali et le quartier Guéliz (0,6% pour le premier et 1,6% pour le deuxième).