Une série de mesures a été proposée pour maintenir son équilibre «La filière lait subit l'impact de la conjugaison de plusieurs facteurs, notamment la sécheresse sévère de l'année écoulée, le renchérissement des prix des aliments lié à la conjoncture internationale (conséquences de la Covid-19, prix de l'énergie et de l'aliment de bétail)». Le ministère de l'agriculture et les professionnels de la filière laitière s'engagent à œuvrer ensemble pour faire face à la conjoncture difficile. Un dispositif de suivi est mis en place de concert avec les professionnels, pour garantir l'approvisionnement du marché et satisfaire la demande. C'est ce que l'on peut relever de la rencontre de travail tenue lundi par Mohamed Sadiki, ministre de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, et la Fédération interprofessionnelle du secteur laitier «Maroc Lait». A l'ordre du jour, la présentation de la situation de la filière lait ainsi que les mesures à prendre pour maintenir l'équilibre de la filière. L'occasion étant également d'appuyer les éleveurs et accompagner les opérateurs de la chaîne de valeur. «La filière lait subit l'impact de la conjugaison de plusieurs facteurs, notamment la sécheresse sévère de l'année écoulée, le renchérissement des prix des aliments lié à la conjoncture internationale (conséquences de la Covid-19, prix de l'énergie et de l'aliment de bétail)», apprend-on d'un communiqué du ministère de l'agriculture. Et de poursuivre: «Les professionnels ont relaté la situation que connaît le secteur dans le contexte de sécheresse et les difficultés vécues par les éleveurs et les opérateurs de la filière». Cette rencontre a été en effet une occasion pour émettre des propositions afin de renforcer le dispositif des mesures en cours pour faire face à la situation conjoncturelle. «Il s'agit notamment de continuer à renforcer l'appui aux aliments composés, appuyer la collecte pour augmenter le volume de lait usiné, de lutter contre le colportage, de renforcer l'installation des unités de production d'orge hydroponique (fourrage vert) pour l'approvisionnement des éleveurs au niveau des bassins de production du lait, l'appui au maintien du cheptel laitier», relève-t-on du département de l'agriculture. Il est à souligner que d'autres mesures liées au développement de la filière sont prises dans le cadre du nouveau contrat programme lait prévu dans le cadre de la stratégie Génération Green 2020-2030, finalisé de commun accord avec les professionnels de la filière. Il comporte plusieurs dispositions, notamment des aides et subventions de l'Etat à l'investissement dans la filière et la valorisation, l'importation de génisses, la production de génisses locales, l'insémination artificielle, le travail sur un plan fourrager pour appuyer la production des aliments localement et d'autres mesures d'accompagnement. Pour rappel, le cheptel bovin laitier (femelles reproductrices) a connu un accroissement important depuis 2008. Composé à hauteur de 71 % de races améliorées, ce cheptel s'est en effet stabilisé autour de 1,8 million de têtes en 2015 (+14 %). Une progression qui résulte des programmes d'amélioration génétique réalisés dans le cadre du contrat programme lait et des efforts fournis par les organisations professionnelles et des opérateurs de la filière lait avec le soutien de l'Etat. Se référant aux données fournies par le ministère, la filière constitue une source importante d'emplois avec près de 49 millions de journées de travail par an et génère un chiffre d'affaires de 13 milliards de dirhams et une valeur ajoutée de 6 milliards de dirhams. La production laitière est concentrée dans les périmètres irrigués, avec plus de 90 % dans les cinq régions : Casablanca-Settat, Marrakech-Safi, Rabat-Salé-Kénitra, Souss-Massa et Béni Mellal-Khénifra.