Le dernier échec du Sommet de Barcelone illustre les difficultés de bâtir des ponts entre les deux rives de la Méditerranée. Problème d'actualité, le défi de l'Euroméditerranée est le thème de la troisième édition du Forum de Paris, prévue les 12 et 13 décembre. Placé sous le haut patronage de Jacques Chirac, la troisième édition du Forum de Paris, prévue les 12 et 13 décembre 2005 se tient sous un thème à l'actualité brûlante. «Le défi de l'Euroméditerranée, l'Europe négligerait-elle son Sud ? ». La rencontre, organisée en partenariat avec TF1-LCI, permettra également à plusieurs hauts dirigeants politiques des pays des deux rives, notamment les ministres de l'Economie et des Finances, ainsi que des Affaires étrangères, d'exposer leur vision prospective des relations euroméditérranéennes.La séance de clôture sera consacrée à la construction de l'économie de la paix entre Israël et Palestine, un conflit qui retarde l'édification de l'Euroméditerranée. Depuis son lancement, le Forum de Paris s'est inscrit dans les efforts de paix. La première édition, Méditerranée, après la paix, quel avenir ?, s'était tenu, en 1995, après les accords d'Oslo. La seconde, plus engagée, affirmait, en janvier 2004, que Le choc des civilisations n'aurait pas lieu. Pour cette troisième édition, organisée deux semaines après l'échec du dixième sommet de Barcelone, marqué par l'absence des chefs d'Etat arabe, pareil sujet ne peut que relancer un dialogue entre deux rives unies par l'histoire, la culture et la civilisation. Cinq thèmes ont été retenus :Les frontières de l'Europe s'arrêtent-elles à la Méditerranée ?, Euroméditerranée : le double défi démographique, La compétition Europe/États-Unis en Méditerranée, Investir en Méditerranée : risque ou opportunité ?, Pour une communauté de la Méditerranée. Le président du Forum, le Marocain Albert Mallet espère avec cette édition continuer d'entretenir la flamme de l'espoir. Celle-ci ne peut se passer de l'économie. Car, comme le dit M. Mallet, «sans prospérité économique, il ne saurait y avoir durablement de stabilité politique car c'est la précarité qui, le plus souvent, génère les conflits et la violence » Le Forum est une «structure de réflexion permanente et de propositions, lieu de dialogue entre les hommes, entre les peuples et entre les civilisations ». D'ores et déjà, plus de 1 000 inscriptions ont été enregistrées. Le Maroc sera représenté par plusieurs personnalités dont Fathallah Oualalou, ministre des Finances et de la Privatisation. Certaines de ces personnalités sont directement impliquées dans l'organisation de l'événement, comme André Azoulay, conseiller de Sa Majesté le Roi, Fathallah Sijelmassi, ambassadeur du Maroc à Paris, Hassan Bernoussi, directeur des Investissements Extérieurs auprès du Premier ministre et membre du comité de parrainage du Forum, Hassan Abouyoub, ancien ambassadeur du Maroc à Paris, ainsi que Chakir Fassi-Fihri, président du groupe Saga Communication et délégué du Forum au Maroc. Le Forum s'attachera cette année, précisent les organisateurs, à «réaffirmer l'indispensable complémentarité entre l'Orient et l'Occident et la nécessité de renforcer les liens économiques entre les pays des deux rives de la Méditerranée et, plus généralement, entre l'Europe et le Sud». Dans ce dialogue méditerranéen, le Royaume occupe une place à part. Grâce à une politique économique ouverte, le Maroc s'est positionné, dixit les organisateurs du forum, comme un partenaire de référence. Parmi les atouts du Royaume, la jeunesse, l'abondance, la disponibilité et la qualification de la main-d'œuvre nationale. Des atouts qui seront sûrement mis en avant par les représentants du Maroc à ce sommet, tout comme les richesses naturelles, l'emplacement géographique et stratégique et la compétitivité de secteurs d'activité clés, à savoir le tourisme, l'aéronautique, l'équipement automobile… L'événement sera clôturé par une soirée culturelle dédiée au Maroc.