Le Maroc a connu moins de criminalité en 2004 selon les statistiques fournies par le ministre de la Justice. Le nombre de personnes poursuivies pour divers délits a enregistré cette année une diminution de près de 17 %. Il y a eu moins de criminalité en 2004 par rapport aux statistiques de l'année précédente. Le nombre d'affaires soumises à la justice a ainsi chuté de 19,75 %, alors que celui des personnes impliquées dans divers délits punis par la loi a régressé de 16,99 %. Ces statistiques pour 2004 ont été citées par Mohamed Bouzoubaâ, ministre de la Justice, dans sa réponse à une question orale du groupe de l'UMP (Union des mouvances populaires) à la Chambre des conseillers, mercredi 23 novembre 2005. Selon M. Bouzoubaâ, 269.992 affaires ont été recensées en 2004 impliquant un total de 337.007 personnes. En tête des délits, arrivent toujours ceux commis contre des personnes avec un pourcentage de 25,89 % et un total de 69.913 contrevenants. Les crimes et délits financiers arrivent en deuxième position avec un total de 53.993 et un taux de 20 %. Les crimes et délits relatifs aux affaires de la famille et aux mœurs ont représenté 9,73 % avec un total de 26.262 affaires. Quant aux 337.007 personnes poursuivies par la justice en 2004, il est intéressant de relever qu'une part assez importante a fait l'objet de détention provisoire. Ils ont été exactement 76.417 contrevenants à avoir été poursuivis en état de détention provisoire, chose qui aura largement contribué à la surpopulation carcérale. C'est dans cette optique, d'ailleurs, que de dernières mesures ont été prises pour trouver des alternatives à la détention provisoire. Une récente circulaire de M. Bouzoubaâ appelait les parquets des différents tribunaux marocains à recourir aux garanties prévues par la loi pour des poursuites en état de liberté provisoire. Parmi ces garanties, figurent les cautions, le contrôle judiciaire et l'interdiction, le cas échéant, de quitter la ville, la région ou le pays. Pour le ministre de la Justice, qui s'exprimait devant les conseillers, il est temps de revoir les moyens traditionnels de lutte contre la criminalité, y compris l'arsenal législatif et le système des sanctions. Dans ce sens, M. Bouzoubaâ a promis la concrétisation des recommandations du colloque de Meknès relatives à la politique pénale du Maroc, mais aussi une commission pour la révision du code pénal. Pour Mohamed Bouzoubaâ, des amendements apportés au code pénal ont déjà permis d'avoir des résultats satisfaisants. Il s'agit, entre autres dispositions, de l'article 303-bis incriminant, à large échelle, le port d'armes blanches, mais aussi la détention d'explosifs et d'objets tranchants, sauf pour des raisons professionnelles ou une justification valable. Les peines prévues par cet article d'un mois à un an assorties d'amendes allant de 1.200 à 5.000 DH ou l'une seulement de ces sanctions. La veille, devant la Chambre des représentants, le ministre de la Justice avait indiqué que son département se penchait sur la révision du statut des fonctionnaires de la direction de l'administration pénitentiaire et de réinsertion. Mohamed Bouzoubaâ a promis que cette réforme sera accompagnée par une révision du statut du personnel de cette administration pour qu'il puisse y jouer, pleinement, son rôle.