La constitution du dossier pour l'obtention du passeport de pèlerinage relève du parcours du combattant. Durant plus de trois mois, Amina, une veuve de 57 ans, a fait des va-et-vient entre plusieurs administrations. Aller à La Mecque, ville natale du Prophète Sidna Mohammed, pour effectuer le pèlerinage est le souhait de tout musulman. Amina, une veuve âgée de 57 ans, est aux anges. Elle est très heureuse de pouvoir accomplir cette année son devoir de musulmane et de faire le voyage de pèlerinage aux Lieux Saints de La Mecque, en Arabie Saoudite. Pour son premier pèlerinage, Amina n'a pas opté pour les services d'une agence de voyages. Elle a préféré faire partie du quota, assuré par le ministère des Habous et des Affaires islamiques. Sa joie immense illumine son visage ridé, marqué par le temps. Toutefois, elle était loin d'imaginer la difficulté de la procédure. Après plus de trois mois d'attente, Amina a reçu la semaine dernière son passeport spécial haj, valable uniquement pour le pèlerinage à la Mecque. En juillet dernier, elle a entrepris avec enthousiasme les procédures administratives. Il s'est avéré ensuite que les formalités à accomplir auprès des administrations ne sont pas une simple tâche. C'est une véritable galère. Durant plus de trois mois, Amina a effectué des va-et-vient incessants entre les différents arrondissements et départements administratifs pour rassembler les documents requis. "Au début, j'ai cru que les choses sont faciles. Cependant, je vous avoue que c'était très fatigant surtout pour une femme âgée comme moi. Je n'ai plus les pieds pour monter et descendre les escaliers des départements administratifs.", se plaint-elle. Et d'ajouter :" Depuis le mois de juillet, j'ai commencé à rassembler les pièces qu'on m'a demandées. Il y avait plusieurs documents à rapporter. Outre la photocopie légalisée de la carte d'identité nationale en cours de validité, il fallait que je ramène diverses attestations. Puisque je suis veuve, on m'a demandé de ramener une attestation de décès de mon mari. Et il a fallu également un autre certificat attestant que je ne me suis pas remariée". A certains moments, la pauvre dame doutait de l'aboutissement de ce long chemin. "Une attestation de résidence délivrée par le "Moukadem", un certificat médical et un extrait d'acte de naissance sont également requis. Il fallait attendre des jours pour obtenir l'un des documents. Il y a eu des moments où je perdais patience et même espoir. Puis, je reprenais mon courage à deux mains parce que je suis déterminée à aller à La Mecque. En octobre au cours du mois sacré de Ramadan, je suis allée à l'Institut Pasteur pour effectuer le vaccin contre la méningite. On m'a donné un certificat de vaccination. A joindre à cela, la somme de 29.100 dirhams qui comprend entre autres le prix du billet d'avion et l'hôtel. Après avoir constitué le dossier, je l'ai remis à l'arrondissement Derb Soltan El Fida. J'ai obtenu la semaine dernière mon passeport spécial pèlerinage. C'était une grande joie pour moi. Puis, j'ai effectué d'autres démarches avant de rendre mon passeport à l'arrondissement Derb Soltan El Fida. On m'a expliqué que je ne pouvais l'avoir que le jour du départ", affirme Amina. "Enfin, c'est la fin de longs mois de galère. Je suis soulagée. J'attends avec impatience le jour du départ de l'avion à destination de La Mecque.", se réjouit-elle. Ainsi, Amina fait partie des 30.000 Marocains qui vont effectuer le pèlerinage cette année. Un quota fixé par les autorités marocaines et saoudiennes pour ce prochain Haj. Sur ce total, 10.400 personnes sont affectées à 184 agences de voyages par la commission d'attribution des quotas relevant du ministère du Tourisme. Le reste est géré par les services du ministère des Habous et des Affaires islamiques, en collaboration avec les autorités locales dans les différentes préfectures et provinces du pays.