La confrérie islamiste des Frères musulmans a poursuivi sa poussée historique aux législatives en Egypte lors de la 2ème phase, marquée par de nouveaux affrontements entre le parti du président Hosni Moubarak et les Frères musulmans. Le second round des législatives a eu lieu dimanche dernier en Egypte marqué par de nouveaux affrontements entre le parti du président Hosni Moubarak et les Frères musulmans. À l'issue de cette deuxième phase, la confrérie islamiste des Frères musulmans a poursuivi sa poussée historique entamant la domination jusqu'ici totale du parti du président Hosni Moubarak. Avec 47 sièges déjà remportés pendant la première phase et le premier tour de la deuxième phase des législatives, les Frères musulmans ont d'ores et déjà dépassé leur score important de 36 députés en 1987 et presque triplé leur résultat final des législatives de 2000 (17). Sans attendre la publication globale des résultats, la confrérie a annoncé lundi avoir remporté 13 sièges lors du premier tour du deuxième round des élections. 144 sièges sont à pourvoir pendant la deuxième phase. Elle a ajouté que 41 de ses candidats, qui se présentent officiellement sous l'étiquette "indépendants", étaient en ballottage pour le second tour. Essam al-Eryane, le porte-parole de la confrérie, interdite mais tolérée, a annoncé ce gain qui confirme la percée sans précédent à la première des trois phases du scrutin qui s'achèvera le 7 décembre. La confrérie a remporté 34 sièges sur les 164 attribués pendant la première phase, s'imposant comme la principale force d'opposition face au parti au pouvoir, le Parti National Démocrate (PND), qui avait remporté 111. Au total 444 sièges sont à pourvoir, et il restera 136 pour la dernière phase qui débutera le 1er décembre. Dix sièges seront attribués par Moubarak dont le parti contrôlait l'Assemblée sortante à 80%. Selon des résultats de la commission électorale portant sur 36 circonscriptibles, soit environ la moitié, seulement 4 candidats du PND sont passés au premier tour, alors que 48 sont en ballottage. Si les Frères musulmans obtiennent au moins 65 députés, eux seuls pourront présenter un candidat d'opposition à la future présidentielle, en 2011, selon un amendement constitutionnel. Ils avaient 15 sièges dans le Parlement sortant. Selon des ONG, le scrutin a été marqué par des affrontements violents, impliquant des hommes de main du PND. « Haute tension », écrit en Une le quotidien gouvernemental al-Ahram, tandis que l'indépendant Al-Masri al-Yom s'interroge « Qui frappe le plus fort » avec sa première page illustrée par des photos d'hommes armés de couteaux ou de sabres. Le chauffeur d'un candidat indépendant a été battu à mort dimanche à Ras el-Tin à Alexandrie. Le ministère de l'Intérieur a indiqué que les forces de sécurité avaient fait preuve de "neutralité, intervenant "immédiatement" pour faire cesser les violences, lesquelles sont imputées surtout aux islamistes. Par ailleurs, d'après l'agence Reuters, plus de 200 partisans des Frères musulmans ont été arrêtés par la police en Egypte avant le début de la seconde phase des législatives, dimanche 9 novembre. « Cette vague d'arrestations prouve la volonté du Parti National Démocrate (PND, au pouvoir) à interférer dans les élections », a affirmé le porte-parole des Frères musulmans, Essam al-Eryane, « mais nous insistons pour que le scrutin se poursuive ». La chaîne qatarie Al-Jazira a montré des images sur lesquelles on voit des disciples de la confrérie des Frères musulmans munis de sabres et de couteaux se tenant devant des bureaux de vote et ce dans le but d'empêcher les partisans du PND de prendre part au vote. Vivement la démocratie !