Les travaux de la session extraordinaire de l'Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne (APEM) se sont ouverts, lundi à Rabat, avec la participation de plusieurs députés représentant les pays des deux rives de la Méditerranée. Intervenant à cette occasion, le président de la Chambre des représentants, Abdelwahad Radi, a souligné que le choix du Maroc pour abriter cette session, qui coïncide avec le 10ème anniversaire de la mise en place du processus de Barcelone, est "une appréciation du rôle du Royaume dans la construction euro-méditerranéenne et une reconnaissance de tout son parcours en matière de démocratie, de respect des droits de l'Homme et d'ouverture". M. Radi, qui copréside cette rencontre avec le président de l'APEM, Joesp Borell, a émis l'espoir que cette rencontre, qui constitue la dimension parlementaire de ce processus, sera sanctionnée de recommandations permettant de concrétiser les objectifs escomptés de ce partenariat considéré, selon lui, comme "la seule initiative dans la région euro-méditerranéenne visant la création d'un espace de paix, de stabilité et de prospérité, fondé sur des valeurs communes". Rappelant que le conflit israélo-palestinien constitue le principal obstacle à la solidarité euro-méditerranéenne, le député a averti que la non application des résolutions de l'ONU et le non respect des principes de la légalité internationale sont de nature à favoriser tous les aspects de violence, de tension et d'extrémisme, non seulement dans la zone euro-méditerranéenne mais également dans d'autres régions du monde. La situation actuelle ne doit pas, pour autant, nous faire oublier les portes d'espoir qui se sont ouvertes dans plusieurs pays du Maghreb et du Machreq, a jouté M. Radi en faisant référence au processus de réformes qui y sont engagées notamment dans les domaines de la démocratie, du respect des droits de l'Homme et des libertés, grâce à la lutte de leurs citoyens et la sagesse de leurs dirigeants. Plaidant pour davantage de solidarité des pays du nord de la Méditerranée pour renforcer ces acquis, M. Radi a appelé l'Union européenne à s'investir plus dans le développement de la partie sud qui butte sur les problèmes de pauvreté et de chômage, principales causes de l'émigration clandestine. Tout en appelant à une politique globale, M. Borell a affirmé que "le partenariat euro-méditerranéen ne peut plus être une politique régionale", ajoutant que la Méditerranée, à elle seule, concentre tous les défis du 21ème siècle (terrorisme, immigration, environnement, accès au savoir) que "nous devons et nous pouvons relever ensemble". S'agissant du terrorisme, M. Borell a plaidé pour une action commune pour lutter contre ce phénomène qui "frappe les deux rives de la Méditerranée", citant les attentats de Madrid, de Londres, de Casablanca, de Djerba, de Charm El-Cheikh et d'Amman, récemment. "Dans sa funeste entreprise, le terrorisme démontre que la religion et la couleur de la peau ne lui importent pas dans le choix de ses victimes", a-t-il fait remarquer, ajoutant que "c'est une raison supplémentaire pour nous, parlementaires, de réfuter à jamais les arguments de ceux qui prétendent qu'il s'agit d'un choc des civilisations". Evoquant la question de l'immigration, M. Borell a souligné qu'il faut accorder une grande attention aux flux migratoires, soulignant que les pays euro méditerranéens sont en première ligne face à ce phénomène.