Une compagnie sud-africaine proche du Congrès National africain (ANC) de Thabo Mbeki, est citée parmi les entreprises et personnes présumées s'être enrichies dans le commerce du pétrole irakien pendant la période de l'embargo entre 1996 et 2003. Le ministère sud-africain des affaires étrangères a confirmé vendredi que la compagnie pétrolière "Imvume" est mise à l'index dans le rapport d'enquête établi par le président de la Commission d'enquête, Paul Volker. "Nous allons d'abord étudier le rapport dans son intégralité avant de donner une réponse détaillée", a déclaré le porte-parole de ce département, Ronnie Mamoepa, à l'agence de presse SAPA. La presse sud-africaine, notamment l'hebdomadaire d'investigation "Mail and Guardian", évoque le rôle de responsables de hauts rangs de l'ANC au pouvoir, dont des proches du président Thabo Mbeki, aux transactions entre l'entreprise en question et l'ancien régime irakien. La compagnie sud-africaine aurait versé au moins 60.000 dollars sur quelque 464.000 dollars promis à l'ancien président irakien, Saddam Hussein, pour bénéficier de contrats portant sur quelque 2 millions de barils de pétrole destinés à un Fonds sud-africain stratégique de pétrole. Selon le rapport de Paul Volker, le directeur général de "Imvune", Sandi Majali, a usé du titre de "conseiller du président sud-africain" Thabo Mbeki, lors de ses négociations avec l'ancien Vice-premier ministre irakien, Tarek Aziz. Cette revendication a tout pour convaincre ses interlocuteurs irakiens, selon Mail and Guardian, qui révèle que des personnalités de l'ANC aussi éminentes que le Secrétaire général et le trésorier du parti, MM Kgalema Motlanthe, et Mendi Msimang, ont fait partie de la délégation du chef de la compagnie lors d'une de ses visites à Bagdad. L'hebdomadaire fait état de l'existence également d'une lettre de recommandation en faveur de cette entreprise adressée par le parti au pouvoir en Afrique du sud aux autorités irakiennes de l'époque. Tarek Aziz tenait à accorder des contrats pétroliers à l'Afrique du sud pour "consolider les liens entre les deux pays dans le cadre de +la diplomatie du brut+" menée par l'ancien régime, ajoute la même source. Le Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, a appelé, jeudi, les Etats membres à traduire en justice les compagnies et personnes qui seraient impliquées dans ce scandale portant sur quelque 1,8 milliard de dollars détournés par l'ancien régime irakien.(MAP).