Cette coopération directe entre un constructeur automobile et un acteur minier permet de garantir un système de traçabilité sur le long terme de la chaîne d'approvisionnement en cobalt pour batteries. Le minier Managem fournira 5.000 tonnes par an de sulfate de colbat au constructeur français Renault. Un accord d'approvisionnement a été signé mercredi 1er juin portant sur un approvisionnement durable en cobalt marocain destiné à la production de batteries électriques pour véhicules. Ce partenariat couvre une période de 7 ans. Il prendra effet à partir de 2025. «C'est une nouvelle étape du partenariat stratégique entre le Maroc et Renault Group qui s'amorce, aujourd'hui, avec cet accord portant sur la valorisation de nos ressources minières pour accompagner le développement de la mobilité électrique et l'intégration en profondeur de la plateforme industrielle automobile nationale», a déclaré le ministre de l'industrie et du commerce, Ryad Mezzour. Le ministre a, dans ce sens, souligné l'accélération de la transition vers l'électrification de la filière automobile marocaine avec un sourcing de cobalt marocain durable et performant pour les batteries électriques. «En même temps, nous travaillons pour positionner le Maroc en tant que producteur de batteries électriques et acteur de référence de la mobilité durable», indique-t-il. Pour sa part, Mohamed Bachiri, directeur général de Renault Group Maroc, indique que «cet accord, premier en son genre en termes d'intégration de matières premières dans l'industrie automobile marocaine, permettra à la filière automobile de se développer dans le cadre des objectifs de sourcing local». A ce titre, M. Bachiri a rappelé qu'à fin 2021, Renault Group a réalisé un pourcentage d'intégration locale de 64%, pour un chiffre d'affaires de sourcing avoisinant les 1,32 milliard d'euros. «Nous avons pour objectif en 2025 d'atteindre les 2,5 milliards d'euros de sourcing local pour un taux d'intégration de 80% à horizon 2030», a-t-il dit. Du côté de Managem Group, son directeur général Imad Toumi s'est félicité de ce partenariat stratégique scellé avec Renault Group. Se référant au responsable, ce rapprochement «va bien au-delà d'un simple accord commercial destiné à fournir le cobalt, minerai qui intervient de façon significative dans la chaîne de production de la batterie pour les véhicules électriques». Et d'ajouter qu'«il s'agit d'un partenariat qui démontre le savoir-faire de Managem Group pour opérer et raffiner cette matière première suivant les normes et spécifications les plus exigeantes en termes de respect de l'environnement et de réponse à la qualité requise pour la fabrication des batteries». Outre la fourniture en cobalt, M. Toumi a fait savoir que l'accord se base également sur son recyclage pour une gestion responsable de cette ressource naturelle épuisable, une fois qu'elle a été utilisée à la fin de vie des batteries, notant dans ce cadre que Managem Group entend développer dans les prochaines années une économie circulaire basée sur le cobalt. En vertu de cette alliance, les deux groupes visent à sécuriser le sulfate de cobalt bas carbone produit au Maroc, à garantir la traçabilité de la chaîne d'approvisionnement des batteries électriques et à construire une chaîne de valeur de la batterie plus durable et transparente. Ainsi, Renault Group s'assurera d'un approvisionnement significatif, représentant une capacité annuelle de production de batteries jusqu'à 15 GWh. Cette coopération directe entre un constructeur automobile et un acteur minier permet de garantir un système de traçabilité sur le long terme de la chaîne d'approvisionnement en cobalt pour batteries. Elle vise également à réduire l'impact sur l'environnement, notamment grâce au savoir-faire de Managem Group dont l'efficacité énergétique des installations se traduit par l'optimisation des consommations et le recours croissant à des énergies vertes, dont plus de 80% d'origine éolienne. Cet accord inclut notamment la possibilité pour Managem Group, Renault Group et ses partenaires de l'Alliance de développer des coopérations potentielles sur l'approvisionnement de sulfate de manganèse et de cuivre, ainsi que sur la revalorisation des matériaux de batteries en boucles courtes.