Mohamed Hammi, enseignant à l'Institut Moulay Rachid, réagit vivement en se posant en redresseur de tors et qualifie, au passage, le principal intéressé de «grand commis de l'Etat». Un article, paru dans votre journal n°537 du 03/12/2003, intitulé « La sévère sanction de Bruxelles » et signé A. Chankou, m'accuse avec d'autres fonctionnaires d'avoir indirectement détourné une bonne partie des fonds que l'Union européenne avait affectés au financement d'infrastructures sportives dans le cadre du programme MEDA. La gravité de cette accusation et les insinuations impertinentes qui ont tissé de bout en bout les propos fallacieux de cet article m'obligent à vous demander de vouloir bien publier à la page 2 du journal cette mise au point. Tout d'abord, l'article en question tient plus d'un réquisitoire et son raisonnement perfide risque, à coup sûr, d'ébrécher le caractère sacré de l'information. Ensuite, cet article fait preuve d'une profonde méconnaissance du sujet qu'il traite. En effet, l'auteur affirme que les gestionnaires du programme MEDA au sein du secteur du sport ont « dépensé une bonne partie des fonds dans des études sujettes à caution aux yeux de Bruxelles » et que, pour cette raison, la Commission européenne a clôturé le projet. Or cette information est tout simplement invraisemblable. La Commission – insensible aux multiples contraintes administratives, juridiques et foncières liées à l'obtention et à l'aménagement des sites retenus – parle au contraire d'insuffisances de décaissement liées au projet. C'est ce critère dit objectif – lequel ignore malheureusement les spécificités des investissements en milieu sportif et le rythme des décaissements qu'ils occasionnent – que la Commission européenne invoque comme raison principale pour clôturer le projet en question. La raison que l'auteur de l'article attribue à Bruxelles est donc tout simplement le fruit de son imagination. Enfin l'auteur de l'article semble faire une fixation sur le « 11 septembre » au point d'en faire usage pour antidater une lettre de la Commission européenne qu'il cite. Au risque de nuire à la modestie de mes collègues et amis, et en guise de solidarité avec ceux-là même que la une de votre journal traite de « Salopards », j'aimerais préciser, à l'intention de vos lecteurs, qu'il s'agit: - D'un grand commis de l'Etat, sensible aux problématiques d'insertion sociale et qui aurait été heureux de voir se concrétiser tant d'efforts consentis en direction des jeunes défavorisés. - D'un expert international (élu homme de Bruxelles) qui a abandonné la haute compétition sportive internationale pour lutter contre toutes les formes d'exclusion sociale. - De deux enseignants universitaires diplômés des meilleurs universités étrangères et qui ont préféré rentrer au pays pour former des centaines de jeunes étudiants en vue de contribuer au développement de leur pays. • Mohamed Hammi Enseignant à l'Institut Moulay Rachid