Parmi les deux millions de femmes ménopausées, seulement 2000 suivent un traitement hormonal. Une récente étude menée par des gynécologues marocains démontre que cette étape physiologique génère également des problèmes dans le couple. Plus qu'une étape physiologique dans la vie des femmes, la ménopause est désormais inscrite parmi les causes de conflits conjugaux. C'est ce qui ressort d'une récente étude menée par l'Association marocaine pour l'étude de la ménopause (AMEM). «Une enquête a démontré que 33% seulement des femmes ménopausées ont consulté un thérapeute pour leur ménopause : 21 % un médecin généraliste et 12 % un spécialiste. Uniquement 4 % des femmes ayant consulté un médecin ont suivi un traitement hormonal durant une moyenne de 4 mois et demi», précise Mahjoub Ghzali, président de l'AMEM. Et d'ajouter: «le retentissement sur l'entourage et notamment sur la vie du couple est de plus en plus reconnu : 51 % en 2002 contre seulement 11,8 % en 1995». Et c'est parce que la ménopause occupe le 1/3 de la vie d'une femme qu'elle faut traiter les troubles physiques et psychologiques apparaissant lors de cette phase physiologique. Sueurs et bouffées de chaleur, troubles de l'humeur, sécheresse vaginale et troubles sexuels, ostéoporose…Ce sont là quelques perturbations que connaît le corps de la femme lors de la ménopause. Cette enquête menée par les médecins de l'AMEM à Casablanca, Safi, Oujda, Agadir et Khouribga a été établie en deux phases. En 1995, elle a concerné 1000 femmes tandis qu'en 2001, elle a été menée auprès de 5000 femmes. Les résultats de cette enquête révèlent que 15 % des femmes ont vécu une ménopause muette contre 85% qui ont subi une ménopause parlante, c'est-à-dire avec manifestation de l'ensemble de ces perturbations. «Les bouffées de chaleur se classent en tête avec une fréquence de 72 et 64 % . 61 % des femmes ont constaté des changements dans leur vie sociale après leur ménopause : pour 51 % d'entre elles, cela a eu un retentissement sur leur vie conjugale, pour 44 % sur leur vie familiale et 5 % seulement sur leur vie professionnelle », indique-t-on dans cette enquête. L'autre détail annoncé et non des moindres concerne la sexualité des ménopausées : « pour 56 % de ces femmes, la vie sexuelle a été alertée, soit par une perte de la libido, soit par des douleurs pendant les relations sexuelles ou par les deux à la fois dans 12 % des cas». Sur les 2 millions de femmes ménopausées que compte le Maroc, seulement 2000 suivent un traitement hormonal. Les membres de l'AMEM, et à l'occasion de la journée mondiale de la ménopause prévue pour ce mardi, invitent les femmes à opter pour cette solution. Pour les sensibiliser et leur montrer les avantages de ce traitement, l'AMEM organise les 18 et 19 octobre deux grandes manifestations à Casablanca. Cette campagne de sensibilisation a comme thème : la journée mondiale de ma ménopause : préservons les acquis.