La ménopause implique pour une gente féminine estimée, aujourd'hui au Maroc, à plus de deux millions de personnes, dont seulement 2 % suivent un traitement, selon des statistiques avancées par l'Association marocaine pour l'étude de la ménopause (AMEM). "J'ai souffert de certains symptômes tels les troubles de l'humeur, les bouffées de chaleur et la prise de poids, mais c'était supportable", raconte d'emblée du haut de ses 65 ans Samira F, comment elle a vécu l'étape de la ménopause avec résignation et fatalisme. Pour Fatéma N, 54 ans, femme active, "la ménopause ne constitue pas un handicap. Au contraire, elle essaye de consacrer du temps à la recherche des moyens pour améliorer la qualité de sa vie aussi bien professionnelle que familiale et si le besoin s'en fait sentir, elle optera pour un traitement hormonal". À eux seuls, ces deux témoignages illustrent les tournants majeurs de la vie physiologique que la ménopause implique pour une gente féminine estimée, aujourd'hui au Maroc, à plus de deux millions de personnes, dont seulement 2 % suivent un traitement, selon des statistiques avancées par l'Association Marocaine pour l'étude de la ménopause (AMEM). Interrogés par la MAP, lors des 7-èmes Journées euro-maghrébines sur la ménopause, tenues récemment à Casablanca, deux spécialistes marocain et français, en l'occurrence Dr Akhchouch, président de l'AMEM, et le Pr. Charles Nahmanovici, gynécologue, confirment qu'un traitement hormonal substitutif (THS) pourrait compenser la carence des hormones féminines et devrait être proposé afin d'éviter les retombées négatives de la ménopause sur la femme. Ce traitement ne constitue pas une obligation mais un choix que chaque femme peut librement exercer, ont-ils soutenu. Définissant la ménopause comme étant le vieillissement naturel des ovaires qui intervient entre 47 et 49 ans et qui se traduit par la cessation des règles, ils ont indiqué que l'âge de sa survenue est constant au cours du temps, dans les différentes populations en dépit des différences de race, d'alimentation et de mode de vie, relevant toutefois l'existence d'une ménopause dite précoce qui survient avant 40 ans. Outre les symptômes bruyants telles les bouffées de chaleur, la sueur, la fatigue, les troubles de l'humeur et les insomnies qui accompagnent cette période, ils ont expliqué que l'enjeu de la ménopause est important particulièrement au niveau de l'appareil ostéo-articulaire (raréfaction de la matière minérale au niveau de l'os) et l'appareil cardio-vasculaire (l'augmentation des complications cardio-vasculaires après une longue période de protection grâce à l'activité hormonale ovarienne). • Najiba Bellamine (MAP)