Lundi 10 octobre 2005, les prisonniers de guerre marocains ont pu témoigner devant la 4ème commission de l'ONU. Ali Najab, président de leur association revient sur son périple new-yorkais. Lundi 10 octobre 2005 restera gravé dans la mémoire du capitaine Ali Najab et les centaines de prisonniers de guerre marocains ex-détenus chez le Polisario sur le sol algérien. C'est la première fois, en effet, que ces derniers, en la personne de Ali Najab, président de l'« Association marocaine des prisonniers de guerre pour l'intégrité territoriale», prennent la parole devant la 4ème commission de l'ONU pour les questions politiques spéciales et de la décolonisation pour apporter leurs témoignages quant aux souffrances endurées durant des décennies dans les camps de Tindouf. «Quand j'ai commencé mon intervention et que j'ai parlé de mes vingt-cinq ans de détention, tout le monde s'est retourné vers moi, manière de dire leur étonnement de me voir toujours debout ! », déclare à ALM le capitaine Ali Najab. Ce dernier a d'ailleurs eu droit à cinq minutes supplémentaires en plus des sept qui lui étaient imparties pour dire une partie de ce qu'il a sur le cœur. Une partie de longues années de souffrances dans les camps faites de traitements inhumains, de torture et d'exécution sommaire. Il était question lors de cette intervention d'autres pratiques que réprouvent les lois internationales en matière de prisonniers de guerre et à Ali Najab de rappeler que les prisonniers marocains étaient à l'origine de tout ce qui a été construit à Tindouf et ailleurs pour servir d'écoles, d'hôpitaux ou d'administrations pour le Polisario. L'ex-détenu, en plus d'aléas climatiques qui aggravaient les conditions de détention à Tindouf, a évoqué la responsabilité de l'Algérie et de ses services militaires dans les péripéties de ce calvaire. Lui-même témoigne avoir séjourné plus de deux mois dans les quartiers généraux de l'armée algérienne où il avait été soumis à d'éprouvants interrogatoires. C'est ce qui l'amène à s'interroger sur la posture actuelle de l'Algérie qui se présente comme partie non prenante au conflit alors qu'Alger demeure le principal soutien des mercenaires et continue à les héberger. Pire encore, pour Ali Najab, l'Algérie, entre autres violations du droit humanitaire international, continue de priver les séquestrés de Tindouf de l'exercice du droit au libre choix et à celui du retour librement consenti parmi les leurs. Il a appelé à ce que ce pays assume ses responsabilités et fasse que soit élucidé le sort de dizaines de disparus, mais, en même temps facilite le rapatriement des cendres de ceux qui ont rendu l'âme dans les camps sous la torture. Pour l'ex-capitaine de l'armée de l'air marocaine, Tindouf abrite des fosses communes de Marocains assassinés ou tombés sous la torture et il est du devoir d'Alger de faire toute la lumière sur cet aspect. L'initiative de cette association a été préparée depuis plusieurs semaines. Son président avait écrit à l'ONU pour demander une intervention devant la 4ème commission. Chose qui lui sera accordée. Cette association, selon les déclarations de son président, s'apprête à mener d'autres actions du genre. Des préparatifs vont bon train dans ce sens en Europe, mais éventuellement à Londres pour commencer. Pour le moment, comme elle l'a fait à New York, cette association multiplie les sorties médiatiques à l'étranger. La vérité en vaut la chandelle.