Du changement en vue chez Maroc Connect. Après l'attribution de la troisième licence du fixe, l'entreprise s'apprête à voir le Groupe ONA passer du statut d'actionnaire important à celui de majoritaire. C'est l'une des suites logiques de l'attribution de la troisième licence du fixe à Maroc Connect. Cette entreprise, leader dans les services de transmission des données IP et acteur important dans le haut débit, se prépare à une augmentation du capital dans les prochaines semaines. Un réaménagement important, le deuxième en l'espace d'une année. L'année dernière déjà, l'entreprise a enregistré l'arrivée de deux fonds d'investissements marocains dans son tour de table, en l'occurrence Attijari Capital Risque et Fipar Holding. Dans le projet en cours de finalisation, le premier actionnaire doit revoir sa participation à la hausse. Le président-directeur général, Karim Zaz, tout en refusant de dévoiler le montant de l'augmentation du capital prévu (encore trop tôt), a précisé qu'au terme de l'opération, la participation du Groupe ONA via Attijari Capital Risque (Attijariwafa bank) passera à 51%. Cette éventualité a déjà été exprimée par Saâd Bendidi lors de la présentation, fin septembre dernier, des résultats financiers de l'Omnium marocain au terme du premier semestre : «La fenêtre qui s'est ouverte nous a conduits à nous intéresser à ce projet. Nous interviendrons de manière substantielle dans le capital». Quant à l'autre grand actionnaire, la Caisse de Dépôt et de Gestion (via son pôle financier Fipar-Holding), il devra du fait de sa présence à hauteur de 18% dans le capital de Méditélécoms, et conformément à la réglementation de l'Agence nationale de réglementation des télécoms (ANRT), ramener sa participation dans Maroc Connect à un seuil inférieur ou égal à 10%. Autre étape prévue dans la première moitié de l'année 2006, un partenariat stratégique entre Maroc Connect et un opérateur de télécoms. Autant de réglages sur lesquels M. Zaz ne s'est pas étalé et qui viennent en parfait accord avec le niveau d'investissement (plus d'un milliard), attendu sur la première année. Rappelons que Maroc Connect avait gagné cette licence nouvelle génération pour l'établissement et l'exploitation de réseaux publics de télécommunications fixes incluant les services de mobilité restreinte suite à un appel d'offres à concurrence internationale. La mobilité restreinte est définie comme étant un service de télécommunications permettant à l'abonné d'un opérateur d'accéder aux services de communications offerts par celui-ci sur une zone géographique d'un diamètre maximum de 35 km, en dehors de laquelle cet abonné n'aura la possibilité ni d'émettre ni de recevoir des communications. L'offre présentée par Maroc Connect reposait sur une approche innovante moyennant l'utilisation de nouvelles technologies (CDMA et Wimax) et d'un important réseau d'infrastructure alternative (fibre optique). Le système permet à Maroc Connect de proposer à ses abonnés un adressage homogène et équilibré des différents segments de marché à même de contribuer fortement au développement des télécommunications au Maroc. L'entreprise présidée par Karim Zaz dispose pour cela d'une assise solide dans la technologie IP, nœud de convergence entre le fixe, le mobile et l'Internet. A noter que Maroc Connect est le partenaire exclusif de France Telecom au Maroc à travers les marques Wanadoo et Equant. Sur le plan comptable, l'entreprise qui a enregistré une croissance de 30% en 2004, est assez attractive grâce notamment à un positionnement marqué dans les services télécoms à haute valeur ajoutée.