Le mois sacré de Ramadan a commencé, comme chaque année, dans la division au Sénégal, le début du jeûne étant étalé sur trois jours. Une partie des Sénégalais, dont la très forte communauté libanaise, avait débuté le jeûne mardi, suivant en cela l'Arabie Saoudite ou le Liban, même si l'apparition du croissant lunaire au Sénégal n'avait pas été établi. Mardi soir, la "Commission de concertation sur le croissant lunaire", une structure indépendante chargée d'annoncer le début et la fin du mois de Ramadan, a fait savoir que le mois sacré débutera mercredi. "Le Ramadan débute demain 5 octobre 2005 inch'allah. Voilà la décision de la commission. Nous avons des réponses affirmatives selon lesquelles le croissant lunaire a été aperçu dans plusieurs localités", a affirmé son président, le Morshid Iyane Thiam sur les ondes de la radio privée Wal Fadjri FM. Il a ajouté que l'imam de Dakar "a reçu des appels confirmant l'apparition du croissant lunaire". Mais, la représentativité de cette commission pose problème et ses avis religieux sont contestés par une grande partie de la population. Ne disposant d'aucun moyen technique pour observer le croissant lunaire, la commission se base sur le témoignage de citoyens qui se sont avérées plusieurs fois faux. Signe de cette grande confusion, les Mourides ont annoncé que le Ramadan débutera jeudi et non mercredi comme c'est le cas chez les Tijanes ou les adeptes d'autres confréries. Pour eux, le croissant lunaire n'a pas encore été aperçu à Touba, la capitale spirituelle de cette confrérie. Les Marocains, confrontés à chaque début de ramadan au même "casse-tête", ont décidé cette année de commencer le jeûne et de l'arrêter en même temps que leurs compatriotes au Maroc. Et de la même manière qu'il a commencé, le Ramadan se terminera dans la grande confusion et la fête de l'Aid El Fitr sera célébrée sur deux ou trois jours. Le Sénégal, un Etat laïc, compte une population de près de 10 millions d'habitants, dont 95 % de musulmans, 4 % de chrétiens et 1 % d'animistes.