Pour se laisser convaincre par ses propres mensonges, le représentant algérien fait table rase des impressions et appréciations des délégations de parlementaires qui ont visité depuis mai 2005 le Sahara marocain. Dans une lettre adressée le 26 septembre au président du Conseil de sécurité, le représentant permanent de l'Algérie a fait une nouvelle démonstration de la duplicité de son gouvernement et de son obstination à faire obstruction à toute perspective de normalisation des relations avec le Maroc. Pour cela, le représentant de l'Algérie n'a reculé devant aucun subterfuge allant même jusqu'à tronquer les faits et émettre des contrevérités. En effet, prétextant l'envoi par le Maroc d'une mise au point rendue nécessaire après une série de déclarations et de prises de position autant fallacieuses que trompeuses, le représentant de l'Algérie s'est livré à une diatribe contre le Maroc n'hésitant pas à recourir à l'insulte, à l'amalgame et à la déformation des faits. Ainsi en se proclamant enquêteur, le représentant algérien prétend que «le Maroc a été pris en flagrant délit de répression de populations civiles». De même, en cherchant à nier ou à atténuer la responsabilité directe de son pays dans le malheur des milliers de Marocains détenus ou disparus sur le sol algérien, il s'est transformé en juge en « accusant le Maroc de crime grave et d'actes de torture contre des prisonniers politiques civils ». Pour se laisser convaincre par ses propres mensonges, le représentant algérien fait bien sûr table rase des impressions et appréciations des délégations de parlementaires et de journalistes qui ont visité depuis mai 2005, les provinces du Sud et qui ont pu mesurer le degré de manipulation d'un incident mineur qui a été provoqué et amplifié pour servir une stratégie de déstabilisation de plus en plus clairement affichée. Versant dans la diatribe, le représentant algérien joint la provocation à l'insulte en qualifiant le Maroc, au choix, de puissance «occupante» ou «coloniale» alors qu'un tel statut est clairement défini géographiquement, politiquement et juridiquement, ce qu'un représentant permanent, diplomate de carrière de surcroît, ne saurait ignorer. Mais au-delà de toute considération sémantique, le simple souvenir de la solidarité et de l'abnégation qui ont caractérisé la lutte commune des deux peuples marocain et algérien des temps de la véritable occupation et du véritable colonialisme qu'ils ont tous les deux subis et combattus, aurait pu dissuader le représentant de l'Algérie de telles comparaisons. Contre tout bon sens et contre la conviction profonde de la communauté internationale, le représentant de l'Algérie officielle continue, désespérément seul, à soutenir que le règlement des aspects humanitaires de ce différend est lié à la mise en œuvre d'un plan de règlement définitivement enterré ou d'un hypothétique projet de plan de paix, mort-né. Dans une tentative de dédouaner son pays du retard de 30 années pris dans la libération des détenus marocains, le représentant permanent de ce pays en a voulu imputer la responsabilité au Maroc en lui attribuant des « tergiversations et des volte-face ». Or, ce que le représentant algérien ne veut pas ou ne peut pas reconnaître, c'est que le Maroc, après s'être acquitté, dès la proclamation du cessez-le-feu, de l'obligation humanitaire de libérer totalement des éléments de l'armée régulière algérienne et des éléments rebelles du Polisario, il exigeait le même traitement pour ses propres ressortissants détenus. Toutefois, devant l'obstination de l'Algérie et du Polisario à maintenir ces Marocains les otages d'une solution définitive, qu'ils persistaient à contrarier, le Maroc a dû, pour des raisons humanitaires et d'éthique se résigner à subir en la dénonçant la tactique des libérations aux compte-goutte. Bien sûr, le représentant algérien aurait préféré que le Maroc « ignore jusqu'à l'existence» de ces détenus afin de laver son pays de tout soupçon de crime de guerre, et de crime contre l'humanité perpétré au vu et au su des autorités algériennes, quand ils n'en sont pas les véritables auteurs ou les complices. Dans une évocation nostalgique d'un passé révolu, le représentant de l'Algérie officielle s'est apitoyé sur le sort de ceux qu'il a qualifiés de « réfugiés sahraouis dûment identifiés par le HCR » auxquels l'Algérie a «généralement offert l'asile» comme elle l'a fait « pour d'autres persécutés d'Afrique, d'Europe, d'Asie et d'Amérique Latine ». En affirmant que les séquestrés de Tindouf ont été identifiés par le HCR, le représentant algérien essaie d'escamoter la réalité du refus de son pays d'autoriser le HCR à procéder au recensement de cette population, refus qui persiste depuis trente années et qui a été renouvelé, tout récemment, à une délégation d'inspection du HCR et du PAM. Quant à la générosité revendiquée, elle aurait pu épargner ces populations de compter sur l'assistance humanitaire pour se procurer juste le nécessaire pour survivre et leur éviter des pénuries récurrentes qu'ils sont obligés de subir dans l'attente de leur rapatriement à la mère-patrie, le Maroc. Au chapitre des contrevérités, le représentant de l'Algérie ne s'embarrasse pas d'affirmer que le Maroc a « rejeté, après les avoir acceptés, les différents plans de paix des Nations Unies ». Ainsi pour alimenter sa hargne, le représentant algérien passe sous silence le constat objectivement dressé par le Secrétaire général et par le Conseil de sécurité des Nations Unies depuis cinq années, démontrant l'inapplicabilité du plan de règlement de 1990. Quant au plan de paix, le représentant algérien se trahit lorsqu'il prétend que le Maroc l'a accepté alors que dans la même lettre, il demande au Conseil d'exiger du Maroc la mise en œuvre du même plan. Dans la même logique, le représentant algérien prête au Conseil de sécurité l'intention d'avoir décrété dans sa résolution 1495 l'«exigence de mise en œuvre du plan de paix» alors que la même résolution conditionne cette mise en œuvre à l'acceptation de toutes les parties. Or, tout le monde, et a fortiori le représentant de l'Algérie, est au fait du rejet par toutes les composantes du peuple marocain de ce projet de plan de paix. Depuis l'année 2000, le Royaume du Maroc n'a pas cessé d'exprimer sa volonté de régler ce contentieux avec l'Algérie et à négocier une solution d'autonomie définitive. Ceci a été reconnu et encouragé par plusieurs capitales influentes. Il importe, par conséquent, que la Communauté internationale « ne se résigne pas à laisser indéfiniment (l'Algérie) organiser l'impasse, paralyser l'action de l'ONU et décevoir les attentes de la Communauté internationale au moment où celle-ci se réunit dans la célébration des principes, buts et idéaux des Nations Unies ». En définitive s'il est une chose que, le ton, l'approche, l'argumentaire et le timing de la lettre du représentant de l'Algérie ont permis de confirmer c'est que l'Algérie, est bel et bien partie au différend et qu'elle demeure responsable devant la conscience des séquestrés de Tindouf, celle de leurs familles dans les provinces du Sud et celle des peuples du Maghreb, du retard dans le règlement définitif de ce différend, et de ses conséquences sur le stabilité et le bien-être des peuples de la région. Ni le mensonge ni l'invective ne réussiront à dissuader le Maroc et les familles de détenus, de disparus marocains de continuer à responsabiliser et au premier chef l'Algérie des traitements inhumains et actes de tortures. • Dr Ahmed Maâ Alaïnaïne