Alors que les chefs de gouvernement marocain et espagnol se réunissent à Séville pour consolider la coopération entre les deux pays, le Parti Populaire tente d'envenimer le climat par des accusations qui révèlent l'immaturité politique de ses dirigeants. La réunion de haut niveau hispano-marocaine a entamé ses travaux, jeudi 29 septembre à Séville, sous la présidence du président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, et du Premier ministre, Driss Jettou. Cette réunion est la première entre les gouvernements des deux pays depuis l'arrivée au pouvoir du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) en mars 2004 et la septième du genre depuis la création de cette plate-forme de dialogue et de coopération entre les deux pays. La sixième réunion avait eu lieu en décembre 2003 à Marrakech. Le gouvernement espagnol était alors dirigé par l'un des chefs de gouvernement les plus hostiles au Maroc dans l'histoire des relations entre les deux pays, José Maria Aznar, du Parti Populaire. La réunion avait donc été empreinte par la crise diplomatique et le climat de tension qui régnaient sur les relations bilatérales. Aujourd'hui, les deux gouvernements se réunissent dans un climat de cordialité et d'embellie, ce qui rend la réunion plus prometteuse en matière de coopération économique, étant donné que les mécanismes de concertation politique ont été établis entre les deux capitales afin de mieux affronter les questions épineuses existantes ou celles qui peuvent surgir. C'est le cas notamment du problème de l'immigration clandestine notamment subsaharienne où les deux pays affrontent une situation très délicate face à un phénomène qui prend de plus en plus une dimension alarmante. Ainsi, au lieu de la politique d'escalade et de polémique gratuite adoptée par leurs prédécesseurs populaires, les socialistes dirigés par José Luis Rodriguez Zapatero ont opté ensemble pour le débat, la concertation et la recherche d'une solution. Aussi, des décisions de renforcement du contrôle tout au long des frontières des villes occupées de Sebta et Mellilia tant du côté espagnol que celui marocain ont été prises ces derniers jours. Les deux gouvernements ont d'ailleurs manifesté leur satisfaction de la coopération qui existe entre eux dans ce domaine tout en exprimant leurs souhaits de voir l'union européenne leur apporter son soutien dans la lutte contre l'immigration clandestine. Mais, le Parti Populaire ne pouvait pas rater l'occasion de la réunion maroco-espagnole de haut niveau sans répéter son discours anti-marocain sur la question de l'immigration clandestine entre autres. Mais, cette fois, c'est le successeur d'Aznar à la tête du PP, Mariano Rajoy, qui s'en est chargé. Lors d'une conférence de presse qu'il a tenue à Madrid, jeudi, le chef de file de l'opposition espagnole a non seulement accusé le Maroc de manque de coopération avec l'Espagne sur le dossier de l'immigration, mais il est allé jusqu'à prétendre que c'est l'Etat marocain qui encourage cette immigration. "Nous savons tous que des milliers de personnes ont été conduites en trains et en autobus vers Ceuta et Melilla, qu'on leur a permis de s'installer dans des campements, et que préparer une opération pour franchir la frontière ne se fait pas sans l'assentiment de cette autorité", a-t-il dit. Une accusation qui montre le degré d'immaturité politique de son auteur. Et dire qu'il s'agit de quelqu'un qui aspirait à la présidence du gouvernement espagnol. En tout cas, la réunion de haut niveau a lieu dans un climat d'entente et de coopération et ne sera certainement pas influencée par les tentatives de chahut de la part de ceux qui fomentent la crise et les tensions entre deux royaumes liés par l'amitié et le bon voisinage.