Dans sa littérature et ses manifestations, le PJD donne Belkora comme exemple de sa réussite dans l'expérience de gestion communale. Toutefois, ni le parcours de l'homme ni ses compétences ne semblent le destiner à une telle «glorification» et moins à un poste aussi important. Quand les leaders du PJD évoquent la gestion de la chose communale, ils ne peuvent s'empêcher de citer l'exemple de Moh Rejdali qui dirige le conseil communal de Témara, mais surtout Abou Bakr Belkora, le président du conseil de la ville de Meknès institué après le dernier scrutin communal. Belkora est d'ailleurs le premier et le seul maire PJD. Cursus scolaire arrêté à une phase précoce, ce quinquagénaire était un parfait anonyme sauf peut-être pour ceux qui ont eu à travailler ou traiter avec lui dans la région d'El Hajeb où il veillait sur les domaines familiaux. Il sera, violemment, projeté au-devant de la scène après son récent ralliement au PJD qui a un faible pour les grosses fortunes. Son élection au poste de maire scellera sa renommée, mais lui ouvrira les portes de l'enfer. Avec ses 13 amis PJD, il est amené à «gérer» une majorité hétéroclite sur 55 membres (l'opposition en compte 24), mais surtout une ville parmi les plus grandes au Maroc avec une forte population. De fortes attentes surtout. Il multipliera les gaffes, selon ses opposants, pour «terminer en beauté» avec la gestion du dossier du transport urbain. Une Régie en faillite, deux années sans bus pour une grande ville et une anarchie permise et même encouragée. Un opposant PPS accuse même Belkora de ne pas être aussi «clean» qu'il veut en donner l'impression. Des mystères entourent un voyage en famille, effectué par lui, en Espagne. Une société espagnole, ex-candidate à la gestion déléguée du secteur à Meknès, aurait tout pris en charge et demanderait même, actuellement, son «dû». Selon Mohamed Khoukhchani, Belkora est responsable de plus grave à Meknès même. Selon ce dernier, le maire aurait reçu, en «cadeau», un appartement sur tout un étage dans un immeuble flambant neuf et donnant sur l'avenue des FAR. La contrepartie ? Il aurait promis de «dégager» les marchands ambulants des parages qui entravaient la bonne commercialisation du projet. Pire encore, le loyer du même appartement est payé par le conseil de la ville, factures d'eau et électricité comprises alors que la loi octroie cet avantage (logement de fonction) aux seuls commis de l'Etat… Récemment, Belkora aura même multiplié les aveux : il aurait affirmé en privé qu'il n'est pas fait pour diriger une commune et que la politique le dépasse. Quant aux plusieurs milliards de centimes qu'il a encore à rembourser au Crédit Agricole et à la BP (avec facilités), c'est une autre histoire. Mauvais gestionnaire, on susurre même que M. le maire est interdit de chéquier… par sa propre famille.