Deux ans après le décès de l'artiste-peintre, un point d'interrogation plane toujours sur le projet de création de la Fondation Mohamed Kacimi. La fille du défunt est aujourd'hui au Maroc pour relancer le projet. La Fondation Kacimi. Voici un sujet qui avait fait couler beaucoup d'encre après le décès de l'artiste-peintre Mohamed Kacimi. Cette volonté serait née, selon Mohamed Melehi (président de l'Association marocaine des arts plastiques), « avant même la disparition du peintre ». C'était sous l'initiative d'un groupe d'amis proche du regretté, entre autres l'artiste Fouad Bellamine et l'architecte Abderrahim Sijelmassi. En effet, ce groupe voulait concrétiser ce projet en rassemblant un maximum de sympathisants. D'où l'idée de créer une association baptisée « Les amis de Kacimi ». Deux ans plus tard, cette association n'a toujours pas vu le jour. La Fondation Kacimi, non plus. En fait, d'autres problèmes devaient être réglés dans l'immédiat. Le ministère de la Culture était intervenu pour ralentir la procédure, car il fallait savoir d'abord qui sera l'héritier du défunt. Une question cruciale. Lors des funérailles, il y a eu l'apparition des demi-frères de Kacimi qui revendiquaient leur part d'héritage. C'est là que la justice a intercédé pour tenter de résoudre le conflit. Selon une source proche du défunt, « le tribunal de première instance a fait venir 12 témoins qui ont certifié que ses seuls héritiers étaient la fille Batoul de son ex- femme française Joel, ainsi que sa femme Mme Sekkat ». Simplement, le père de Mohamed Kacimi n'avait jamais reconnu le défunt en tant que fils. « Son nom ne figure pas dans l'état civil », déclare la même source. Cet artiste, tout comme Labied Miloud, était orphelin. D'ailleurs, les faits rapportent qu'il a grandi dans des centres appartenant au ministère de la Jeunesse et des Sports. Pour cette raison, ces demi-frères, qui se sont présentés lors de son décès, ne pouvaient pas prouver qu'il leur était réellement apparenté. « Un test d'ADN s'impose alors pour vérifier ce lien de parenté», nous déclare un proche qui a requis l'anonymat. Pour l'instant, les héritiers potentiels du défunt restent sa fille Batoul et Mme Sekkat. Batoul, qui est installée depuis un certain nombre d'année en France, est aujourd'hui à Rabat. Le but de sa mission : « s'occuper du projet de la fondation ». Elle ne donnera pas d'autres détails à ce sujet en rétorquant qu'il y a d'abord d'autres problèmes urgents à régler », mais elle se veut rassurante en ajoutant que « le projet prend son cours normal ». Selon Karim Bennani, le problème d'héritage n'est pas encore résolu. « Batoul m'a contacté il y a quelque temps, en déclarant que le projet stagne » .Tous ces indices laissent induire que le litige de l'héritage n'est pas encore tranché. Reste toutefois l'éventualité que la fondation soit installée en dehors de la maison de l'artiste. Une éventualité qui n'est pas rejetée par l'héritière numéro 1. Entre temps, les œuvres de l'artiste qui ont été répertoriées par Karim Bennani, sur ordre du Tribunal de première instance, sont au nombre de 1500. Elles sont aujourd'hui sous la protection des deux dames concernées. Jusqu'à preuve du contraire.