Le président Hosni Moubarak a été reconduit pour six ans à la tête du pays. Sa victoire a été toutefois fragilisée par un faible taux de participation de seulement 23%. La victoire du président Housni Moubarak au premier scrutin présidentiel pluraliste de l'histoire de l'Egypte n'a guère surpris personne. Tous les observateurs s'attendaient à ce que le Raïs soit réélu. Des dizaines de journaux arabes et occidentaux avaient au lendemain du scrutin affirmé que le président sortant raflerait la mise. L'élément de suspense lors ce scrutin « historique » était le taux de participation. Âgé de 77 ans et tenant solidement les rênes de pays depuis un quart de siècle, M.Moubarak, a obtenu un score quasi plébiscitaire soit 88,6 %. La plus grande surprise de ce scrutin a été le taux de participation officiel: 23% seulement. Ce faible taux de participation prouve que les Égyptiens n'ont pas été convaincus par le programme du Raïs ni par ses promesses. Ce manque d'intérêt des électeurs pour ce scrutin prouve aussi que même les rivaux de Moubarak n'ont pas eu l'écho qu'ils ont escompté auprès des électeurs. Après l'annonce des résultats, ces derniers ainsi que plusieurs ONG sont vite monté au créneau dénonçant de nombreux cas de fraudes et d'irrégularités. Sentant sa défaite s'approchait, le rival le plus médiatisé de Moubarak, Ayman Nour, avait perdu son sang-froid. C'est dans les mots les plus durs, parlant de violations, de bourrages d'urnes, et de despotisme que le chefs du parti El-Ghad a dénoncé l'élection du président égyptien. Il avait estimé que le scrutin a été entaché de fraudes. « Il a eu des irrégularités. Nous allons réclamer une nouvelle élection », a déclaré ce candidat libéral. Il est même allé à exiger de nouvelles élections. Pour sa part, Moubarak s'est contenté de célébrer sa victoire lors de ce premier scrutin présidentiel pluraliste. Pour lui, c'est une « victoire de la démocratie ». « La véritable victoire, c'est la victoire de la démocratie et du pluralisme », a affirmé le Raïs si fièrement. Pour lui l'Egypte vit un moment qui constitue un tournant sans précédent. En présence de son fils Gamal Moubarak, initiateur de la "nouvelle pensée réformiste" au sein du PND, et présenté comme son possible successeur, Moubarak s'est également engagé dimanche à « construire une société moderne dans un pays démocratique ». « Je dis aux jeunes, aux ouvriers, aux paysans, aux intellectuels et à la classe moyenne : je me dresserai à vos côtés et je vais soutenir votre cause et vos ambitions », a-t-il affirmé. La tenue d'un tel scrutin a été organisée sous la pression des Etats-Unis. C'était en printemps dernier que le président égyptien a décidé d'introduire un amendement constitutionnel permettant le multipartisme. Le président George W. Bush a appelé samedi son homologue égyptien pour le féliciter, mais n'a pas manqué de lui rappeler "les imperfections" du scrutin. « Nous espérons que cela s'inscrira dans un processus de poursuite des réformes politiques et que les imperfections qui ont été visibles lors de cette élection seront corrigées pour les élections législatives de novembre », a affirmé la Maison-Blanche dans un communiqué.