Pour la première fois, les Égyptiens seront appelés à choisir directement leur président par scrutin universel et multipartite. Tous les pronostics donnent Hosni Moubarak favori pour un autre mandat. C'est aujourd'hui mercredi 7 septembre que 32 millions d'électeurs égyptiens sont appelés à désigner un nouveau "Raïs". Des présidentielles sans précédent. Pour la première fois depuis une vingtaine d'années, la réélection du président égyptien se fera par un scrutin universel et multipartite. Ces élections qui ont eu une grande couverture médiatique de la presse occidentale n'ont pas suscité un grand intérêt du monde arabe et ce à cause du manque de suspense. Tous les pronostics donnent Hosni Moubarak comme ultime vainqueur. Les électeurs égyptiens auront le choix, mais seul Moubarak l'emportera a titré le quotidien britannique «The Telegraph». Une impression que le quotidien «Le Monde» partage parfaitement. En effet, un article paru dans le journal français affirme que la victoire de Hosni Moubarak ne laisse guère de doute. Les Égyptiens, politologues, simples chalands ou même ses rivaux, lui prédisent un score élevé, poursuit l'article. Pour Le Monde, la seule chose qui demeure inconnue c'est le taux de participation. Toutefois, «Le Monde» trouve que quel que soit le déroulement de cette élection, celle-ci restera dans les annales du pays comme un événement historique. Vu que c'est pour la première fois que dix candidats sont en lice. Pour une première s'en est une. Depuis que Moubarak est au pouvoir, la réélection du Raïs se faisait indirectement en passant par le Parlement. Sachant que son parti y est majoritaire. Ce sont les pressions internationales qui ont poussé Moubarak à changer les règles permettant ainsi à plusieurs candidats de se présenter aux élections présidentielles. Ces candidats sont au chiffre de neuf. Même si deux d'entre eux ont réussi à avoir une certaine notoriété, il n'en demeure pas moins que tous les rivaux de Moubarak ont été éclipsés par ce dernier lors la campagne électorale. Ayman Nour, chef du parti Al-Ghad, et Noumane Gomaa, président du parti Wafd, ont reproché au président égyptien d'avoir abusé de la machine gouvernementale de propagande. Ils l'ont à maintes reprises accusé de violations du code électoral. Depuis le début de la campagne, la majorité des adversaires de Moubarak ont opté pour une stratégie offensive. À leur tête Ayman Nour. Ce dernier a multiplié ses attaques contre Moubarak et son régime. Durant ses interviews et ses sorties médiatiques, il n'a cessé d'accuser le système actuel en Egypte d'être la source de tous les maux dont souffre la société. Ayman Nour qui a depuis un certain temps bénéficié de l'appui et du soutien des Yankees, a cru qu'une telle stratégie permettrait de convaincre les électeurs de voter pour lui et non pour Moubarak. Mais une chose semble lui échapper. Il est vrai que la situation économique et sociale en Egypte est loin d'être satisfaisante. Il est vrai aussi que les Egyptiens attendent un changement. Mais quel changement ? Un changement de pouvoir, pour qu'il passe d'une main à une autre ? Non. Les Égyptiens espèrent que leur niveau de vie s'améliore ; qu'ils puissent trouver de l'emploi et que l'économie du pays puisse décoller. C'est là où le Raïs a tapé fort. Il a présenté un programme titanesque. À en croire Moubarak, de l'emploi il en aura pour tout le monde. Des milliers d'emplois seront créés une fois qu'il sera réélu, a-t-il promis. Il a affirmé que la création de nouvelles opportunités d'emplois a été et reste le défi le plus sérieux et le plus important auquel il fera face. Certains ont qualifié son programme de pharaonique et irréaliste. Ils ont jugé que sa réalisation relève de la fiction. Réalisable ou pas, avec son programme, Moubarak a fait rêver les électeurs. Il leur a donné de l'espoir. L'espoir que les choses vont changer et iront mieux. Une stratégie qui semble donner ses fruits.