Organisée par la Fondation El Mada jusqu'au 30 décembre à Rabat Dans le cadre de son programme culturel, la Fondation El Mada organise jusqu'au 30 décembre l'exposition inédite «Tamghart» (Femme en amazigh), à la villa des arts de Rabat. Elle réunit en effet les toiles et les sculptures de Farah Chaoui, les oeuvres sur papier de Rim Laâbi et les sculptures de Monia Abdelali. L'ensemble aborde comme thème l'approche humaine. «Si ces artistes forment une communauté de trois individus singuliers dans leurs personnalités et manières d'aborder leurs créations, l'approche humaine est la même pour combattre l'immense cacophonie de notre siècle, la tristesse et l'absence de sens», indiquent les organisateurs. En effet, les oeuvres de Farah Chaoui sont une célébration de la vie. Son écriture est instinctive, rapide et efficace. Ses toiles et ses sculptures, faites d'objets usuels, captivent instantanément notre attention par la vivacité ses couleurs à plat et par ses personnages passionnels et intrigants venus d'ici et d'ailleurs. Quant à l'artiste Rim Laâbi, elle tisse un lien entre les peuples et les cultures. Ses recherches la mènent aux origines qui la conduisent non pas aux sources, mais vers un infini et vers un futur qui ne cesse de s'étendre. Pour ce travail, l'artiste a trouvé son confort dans de petits formats sur papier. Visuellement, on entre dans un univers qui nous entraîne dans un tourbillon de détails et de matières, ses sujets sont fantasques, imaginaires, troublants, liés à la vie. On y perd le nord, mais à bien y regarder, on y trouve toujours une boussole. En ce qui concerne l'artiste Monia Abdelali, elle nourrit de BD et de pop urbaine, la vie c'est déjà demain et l'altérité y est centrale. Ses nouveaux personnages sous forme de sculptures longilignes (comme pour les éloigner de l'apesanteur) sont pensés comme des héros et des héroïnes anonymes de BD, sortis de leurs cases. Ils se veulent eudémoniques et cérébraux. Certains de ses personnages sont habillés avec les motifs de tissus de la créatrice Caroline Turner. «Si la collaboration entre ces trois artistes dans le même espace peut créer un trouble, ici chacune d'elle peut se mouvoir dans son propre univers tout en côtoyant l'autre. Leurs travaux ne se superposent pas, ils défilent psychologiquement dans l'espacetemps. Bien qu'inscrites dans la modernité, il est à noter leurs exubérances toutes africaines », expliquent les organisateurs.