«J'ai l'impression que les Casablancais ne se rendent pas compte de la beauté de leur ville». Une belle manière pour l'auteur judéomarocain Bob Oré Abitbol de faire aimer la métropole à ses habitants lors de la présentation, récemment à Casablanca, de son nouveau livre «Le goût des confitures», publié par les éditions Virgule. En détail, la grande ville est, aux yeux de l'écrivain, «formidable ». L'architecture y est «fabuleuse». C'est aussi une ville véritablement magique à son sens. Le tout en révélant avoir bien connu la métropole avant de la quitter il y a 40 ans ou plus. «La dernière fois que je suis revenu il y a 20 ans, je retrouve la même architecture formidable et une ville vraisemblablement propre. Tout le monde parle de toute sorte de choses mais moi j'ai trouvé Casablanca très jolie. Bien sûr je vais du côté de la côte mais je trouve qu'elle est formidable et assez belle. C'est ma ville», s'exprime-t-il d'emblée. Quant à l'intrigue, il indique l'avoir écrite il y a longtemps avant de la reprendre. Dans ce sens, il confie avoir encore une fois ajouté des nouvelles. «J'en ai fait quelque chose de nouveau. J'ai repris une vieille chemise et je l'ai rendue toute neuve. J'ai pu raconter des histoires nouvelles qui m'étaient arrivées», se marre le romancier qui a une prédilection pour cette publication. Par l'occasion, il rappelle avoir écrit huit histoires. «Mais c'est le premier livre que j'ai écrit en réalité. Je l'ai réécrit, réarrangé, j'ai ajouté d'autres nouvelles», avance l'écrivain qui estime que son oeuvre fait partie de ses livres favoris. «Je l'aime bien», renchérit-il à propos de son livre disponible en arabe et en français. Et ce n'est pas tout ! L'auteur, basé en Amérique après Paris, Mexico et Montréal, est en train d'écrire un livre sur son géniteur. «Mon père était relieur et imprimeur sur la rue Moulay Abdellah qui était à l'époque rue Blaise Pascal, juste en face de la grande horloge», remonte Bob Oré Abitbol le temps. A ce propos, il rappelle également que son père était «analphabète». «Donc je raconte son histoire», explicite l'auteur en révélant, en outre, ses démarches pour écrire ce livre. «Ce qui m'a plu en une certaine manière c'est comment raconter les histoires, comment les écrire voire les lire parce que je devais lui raconter des histoires quand je finissais de les lire», évoque le romancier qui a lu à l'âge de 12 ans tous les plus grands auteurs comme André Gide et Victor Hugo grâce à son père «qui ne savait ni lire ni écrire». «C'est un juste retour des choses que son fils, 30 ans ou 40 ans plus tard, devenu écrivain, vienne raconter des histoires et parler de lui. C'est assez magnifique», conclut l'auteur également homme d'affaires, éditeur, dramaturge, poète, créateur de mode et propriétaire, à Los Angeles, d'une galerie d'art contemporain.