Il est vrai que le Maroc n'est pas un gros consommateur des hydrocarbures, mais la montée en flèche de la valeur de l'or noir fait peser une grave menace sur des finances publiques déjà moribondes. Le ministre MNP de l'Énergie et des Mines se veut rassurant par rapport à la flambée incessante des cours du brut qui met à mal le budget des pays non producteurs du pétrole. Mohamed Boutaleb mise comme solution sur le retour avant la fin de l'année 2005 au système d'indexation suspendu en 2000 pour alléger un peu la pression sur la Caisse de compensation dont le déficit, devenu abyssal, ne cesse de se creuser. En guise de ce mécanisme, le consommateur va payer son carburant à la pompe en fonction des fluctuations des prix à l'international. Or, ce système ne sera efficace que si le pétrole arrête d'ici là sa flambée vertigineuse de telle sorte de ne pas éroder de manière inquiétante le pouvoir d'achat des Marocains, notamment par le jeu des augmentations des autres produits et services. Quel est le prix-alerte du baril qui obligerait le gouvernement d'intervenir pour protéger le citoyen-consommateur ? M. Boutaleb se garde de le dire. Le Maroc a pris conscience de la gravité de la situation. D'où l'instauration de l'horaire continu dans l'Administration. Une mesure de nature à permettre de faire des économies d'énergie à hauteur d'un milliard de Dh par an. Pas négligeable du tout. On aurait pu faire davantage de gains si le pays était doté d'un transport en commun de qualité qui pourrait être utilisé par les automobilistes. Il est vrai que le Maroc n'est pas un gros consommateur des hydrocarbures, mais la montée en flèche de la valeur de l'or noir fait peser une grave menace sur des finances publiques déjà moribondes. À l'inverse, les pays producteurs comme l'Algérie et l'Arabie Saoudite voient, à la faveur de cette envolée exceptionnelle, leurs réserves en devises atteindre des records jusqu'à l'insolence. En effet, il y a quelque chose d'insolent dans cette situation, alors que le pétrole est un produit stratégique et de première nécessité . Certains s'enrichissent au détriment des autres. Les pays non-pétroliers seraient mieux inspirés de se constituer en organisation qui a son mot à dire face à la toute-puissance de l'Opep. En attendant, le Maroc rêve toujours de découvrir le pétrole grâce à une politique d'exploration assez conséquente. En effet, nombre de compagnies sont actives dans le Royaume aussi bien en on qu'en off shore. Or, la prospection est d'abord une affaire de très gros moyens. À cet effet, le ministre Boutaleb compte se bagarrer pour valoriser la dotation allouée à l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONYM) à hauteur de 500 millions de Dh. Cette somme, destinée à donner à l'Office les moyens de ses ambitions, servira selon lui à permettre au Maroc de négocier en position de force avec les sociétés de prospection. Pour cela, M. Boutaleb compte mettre le turbo. Reste à convaincre celui qui tient les cordelettes de la Bourse du pays. Fathallah Oulalalou dira-t-il oui à son collègue? Belle empoignade en perspective.