Ils sont trois jeunes hommes, âgés respectivement de vingt-deux, vingt- trois et vingt-sept ans qui se tiennent au box des accusés de la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca, poursuivis en état d'arrestation pour constitution d'une association de malfaiteurs, vol qualifié, coups et blessures à l'arme blanche. Tous les trois se disculpent lors de leur interrogatoire. Chose à laquelle les trois juges sont habitués. Car, rares sont les mis en cause qui avouent leurs crimes. En effet, leur arrestation, selon le procès- verbal, est venue à la suite des plaintes portées par des victimes auprès de la police judiciaire. Les investigations menées par les limiers leur ont permis d'identifier le mis en cause principal, à savoir un repris de justice, âgé de vingt-sept ans, qui a déjà purgé trois peines d'emprisonnement pour le même motif. Ce dernier était le chef de la bande. Selon ses déclarations devant la police, il a pris part à toutes les agressions. A chaque fois, à bord d'un vélomoteur, il se lançait dans les quatre coins de la ville avec l'un de ses deux complices à la recherche d'une victime. Il a avoué aux enquêteurs qu'ils menaçaient leurs victimes avec des armes blanches tout en précisant qu'ils n'ont jamais blessé personne. Au contraire, l'une des victimes, un jeune homme auquel ils ont volé un smartphone et une somme de quatre cents dirhams, a affirmé dans sa plainte que l'un des trois mis en cause l'a blessé à la main lorsqu'il a manifesté une résistance. D'autres victimes ont affirmé devant les enquêteurs de la police judiciaire qu'elles ont été maltraitées au moins par l'un des malfrats. Et pourtant, ces derniers ont continué à nier. La Cour les a jugés coupables, après les délibérations et les a condamnés à quatre ans de prison ferme chacun assortie d'une amende de cinq mille dirhams.