Pour résister à la flambée du prix du kérosène, les compagnies aériennes imposent des surcharges tarifaires et tentent de réduire leur facture du carburants, sous peine de laisser filer les dividendes de la reprise du trafic. Le pétrole a franchi de nouveaux sommets début août, pour atteindre 67 dollars le baril vendredi à New York, contre 55 USD fin mars. Le cours du carburant aérien à Rotterdam (Pays-Bas), aligné sur les prix du baril de brut, s'établissait à 0,4053 euro/litre mardi. Il a progressé de 68,8% depuis le début de l'année et de 41,2% sur un an, selon les statistiques de l'Union française des industries pétrolières (UFIP). "Structurellement, les compagnies aériennes ne sont pas faites pour fonctionner avec un baril à 65 dollars", estime Penny Butcher, analyste chez Morgan Stanley. Bien que non taxé, contrairement aux autres produits pétroliers, le kérosène est passé en tête des coûts d'exploitation des transporteurs aériens devant les dépenses du personnel. Il représente désormais quelque 20% des coûts d'un vol transatlantique. Et le cours du brut devrait rester ferme à moyen terme, selon des experts. Une perspective qui risque de freiner la reprise du secteur, amorcée depuis 2004 après trois ans de crise. Se basant sur un prix moyen annuel à 47 USD le baril, l'Association internationale du transport aérien (IATA) prévoit une facture pétrolière de 83 milliards de dollars en 2005, après 61 mds USD en 2004.