Les pays de l'espace francophone ont d'innombrables atouts qui peuvent profiter à leurs partenaires économiques. Si les uns disposent de ressources naturelles abondantes, d'autres sont connus pour leurs avancées technologiques ou encore scientifiques. La francophonie économique peut constituer un levier puissant pour la relance post-Covid, a affirmé le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj. Le choc de la pandémie a fait ressortir l'importance des sous-ensembles, qu'ils soient régionaux ou communautaires, a indiqué le président de la CGEM qui intervenait, mardi à Paris, lors d'un panel sur le thème «La francophonie économique : une valeur ajoutée pour le secteur privé ?», organisé dans le cadre de la première rencontre des entrepreneurs francophones, à l'initiative du Medef, le patronat français. Selon M. Alj, l'espace francophone doit adopter «une posture offensive pour renouer avec la croissance et repenser ses partenariats économiques et commerciaux, pour qu'ils soient plus inclusifs, plus ouverts et plus durables». Il a également estimé que «la francophonie doit devenir un levier de développement économique pour les pays», formant cet espace. «Pour que la francophonie ne soit plus qu'un partage de langue mais plutôt un véritable espace économique, il faut qu'elle représente un avantage compétitif et qu'elle apporte de la valeur ajoutée palpable pour les entreprises», a affirmé Chakib Alj pour qui le potentiel est là, encore faut-il l'exploiter de manière plus ambitieuse et volontariste. En effet, les pays de l'espace francophone ont d'innombrables atouts qui peuvent profiter à leurs partenaires économiques, a souligné le président de la CGEM. Si les uns disposent de ressources naturelles abondantes, d'autres sont connus pour leurs avancées technologiques ou encore scientifiques, et d'autres sont plus avantagés par la qualité de leurs ressources humaines qualifiées. Pour profiter de ces complémentarités, il a appelé les opérateurs économiques francophones à mettre en place «une plate-forme francophone de partage des opportunités d'affaires et d'investissement, qui pourrait être consolidée par un mécanisme de financement francophone». Chakib Alj a souligné également la nécessité de travailler sur la densification des voies de circulation du commerce, à travers, notamment, le renforcement des voies maritimes et aériennes, le développement de la connectivité économique et financière, «afin que l'on se débarrasse des barrières qui entravent le commerce entre nos pays». «Au Maroc, nous avons construit, depuis plusieurs années, un socle très favorable au développement de la coopération avec nos partenaires européens et africains en termes de connectivité maritime : avec les ports de Tanger-Med, de Casablanca et des futurs ports de Dakhla Atlantique et de Nador Med, de connectivité aérienne : avec la Royal Air Maroc qui dessert la majorité des capitales des deux continents; et de connectivité économique et financière: avec trois banques marocaines présentes dans 24 pays africains, dans toute l'Europe et Casablanca Finance City, qui représente un hub financier africain», a expliqué le président de la CGEM. Sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, a-t-il ajouté, les opérateurs économiques marocains, toutes tailles confondues, opèrent aujourd'hui dans plus de 30 pays du continent créant, avec leurs partenaires locaux, de la valeur ajoutée partagée et des emplois pérennes. Et, «si cet ancrage s'accentue, au fil du temps, c'est aussi grâce à la collaboration étroite que le Royaume entretient avec les pays de l'espace francophone», a-t-il considéré. «Le Maroc est également un promoteur de la coopération triangulaire, avec ses partenaires traditionnels comme la France, pour l'accélération de l'émergence de l'Afrique, en matière de promotion du capital humain, d'insertion des jeunes, de construction d'infrastructures, de développement durable ou encore d'innovation», a encore relevé le président de la CGEM. De l'avis de M. Alj, «le renforcement de la francophonie économique ne peut se faire sans un engagement fort des secteurs privés francophones, en parfaite harmonie avec l'action des Etats et de la société civile, pour une coopération rénovée, dans un esprit de partage et de co-construction». C'est pour cela que la CGEM, en tant que représentant du secteur privé marocain, «affirme sa mobilisation et son attachement à coopérer avec l'ensemble de ses homologues francophones pour identifier des quick wins, mais aussi les contraintes à lever pour permettre à la francophonie économique d'atteindre son plein potentiel», a-t-il affirmé avant de souligner que «notre objectif commun est de renforcer nos échanges, de créer de nouveaux marchés, de co-investir et de co-produire». Et de conclure que «ces ambitions prendront tout leur sens si nous œuvrons, dès à présent, main dans la main, pour consolider nos acquis et aller au-delà, en traçant une feuille de route économique post-Covid conjointe, au service de nos entreprises et de nos populations».