Terrorisme. Les Etats-Unis viennent de décider le gel des avoirs de deux Marocains soupçonnés d'avoir appartenu à un mouvement proche d'Al Qaïda. L'ONU a décidé d'en faire de même. Le département du Trésor américain vient de décider le gel des avoirs éventuels de deux Marocains accusés d'avoir appartenu à une structure terroriste proche d'Al Qaïda et qui aurait planifié des attaques criminelles en Italie, au Maroc, en Tunisie, mais aussi dans plusieurs pays. Selon le département du Trésor U.S, il s'agit des Marocains Abdelkader Laâgoub et Ahmed El Bouhali en plus d'un Tunisien répondant au nom de Fayçal Boughanemi. En vertu de cette décision, et en plus du gel de leurs éventuels avoirs dans les banques américaines, les citoyens des Etats-Unis se voient interdire toute transaction ou conclusion d'un contrat avec les trois individus. Cette décision du département du Trésor américain a été suivie par une décision similaire de l'ONU qui a inclus le nom des trois Maghrébins sur une liste de personnes et d'organisations objet de sanctions onusiennes. Concrètement, cela veut dire que ces derniers doivent voir leurs avoirs gelés dans 191 pays membres de l'organisation avec des restrictions de déplacement ou de vente d'armes. Les trois Maghrébins sont soupçonnés d'être leaders et membres de la cellule terroriste de Crémone en Italie. Au moment de l'arrestation de plusieurs membres de cette cellule, présumée proche du Groupe combattant islamique marocain (GICM) et d'Al Qaïda, la police italienne aurait saisi des documents et un ordinateur dont le disque dur contenait des revendications d'attaques en Irak attribuées au mouvement Ansar Al Islam. Les enquêteurs auraient également mis la main sur des manuels d'instruction paramilitaire et des cartes recensant une série de cibles potentielles pour des attaques en cours de préparation : la cathédrale de Crémone, son dôme au centre-ville ainsi que le métro de Milan. Des plans détaillés de fabrique d'armes, de bombes, ainsi que des documents pour faciliter la détection des communications gouvernementales auraient été saisis par la police italienne. Les arrestations, effectuées fin février 2004, ont concerné Abdelkader Laâgoub qui serait le fondateur de la cellule de Crémone en 1998 et qu'il aurait d'ailleurs dirigé jusqu'en 2004, date de son arrestation. Agé de 38 ans, et originaire de Kénitra, Laâgoub avait été arrêté une première fois en 1998. Relâché depuis, il faisait l'objet d'une enquête depuis octobre 2002. Ahmed El Bouhali, lui, était imam d'une mosquée de Crémone. Arrêté également 1998, il sera relâché avant de disparaître pour ne plus donner de traces et ce depuis 2001, après les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. Ahmed El Bouhali n'est autre que le beau-frère de Abdelkader Laâgoub. Présenté également comme leader de la cellule de Crémone, il est jugé actuellement en contumace par un tribunal de Brescia. Le même tribunal a condamné, pour appartenance à la même cellule un autre Marocain. Mohamed Rafik à quatre et huit mois de prison. Le Tunisien Kamel Hamraoui, lui, a écopé de 3 ans et quatre mois de prison. Le procureur italien avait d'abord requis une peine de prison de neuf mois à l'encontre de Mohamed Rafik. Selon les enquêteurs italiens, cette cellule, faisant partie du réseau terroriste international, collectait de l'argent pour financer des actes terroristes, recrutait pour le Jihad en Europe, mais faisait aussi dans la falsification de documents officiels pour faciliter les déplacements de ses membres.