«Les parties nigériane et marocaine ont travaillé de manière efficace et constructive afin de s'assurer que l'étude de faisabilité du gazoduc, qui est la première phase de ce projet stratégique, soit réalisée par le contractant de manière professionnelle et conformément aux meilleures pratiques internationales». Titanesque, gigantesque… les superlatifs ne manquent pas pour décrire le projet du gazoduc reliant le Nigeria et le Maroc. Il s'agit probablement du projet panafricain du siècle en raison de son impact sur de nombreux pays du continent. Ce bel exemple de partenariat inter-africain est en train de prendre forme. En effet, le gouvernement fédéral nigérian s'apprête à construire le gazoduc reliant les deux pays, comme l'avait annoncé Yusuf Usman, directeur général de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC). L'Exécutif nigérian a mis au point les plans de concrétisation de ce projet d'envergure, a précisé M. Usman dans une interview au quotidien «Nigerian News Direct». Il a rappelé que la réalisation de ce grand projet a été concrétisée avec la signature d'un accord entre le Maroc et le Nigeria lors d'une cérémonie sous la présidence de SM le Roi Mohammed VI et du président nigérian Muhammadu Buhari. Ce grand projet empruntera le tracé du gazoduc ouest-africain et bénéficiera à plusieurs pays du continent, a noté M. Usman. «S'ils ne peuvent pas payer le gaz, ils peuvent obtenir de l'électricité», a-t-il suggéré. Il s'agit d'une nouvelle vision de développement qui est nécessaire pour l'Afrique, a souligné le responsable nigérian. Interrogé sur le calendrier de réalisation du gazoduc, il a précisé que l'étude de faisabilité est achevée et la décision finale de financement est en cours de validation. Le Nigeria lancera dans la foulée le plan directeur de la décennie du gaz pour consolider la viabilité de ce grand projet, a-t-il ajouté. Lancé en 2016 à Abuja sous la présidence de SM le Roi Mohammed VI et du président nigérian Muhammadu Buhari, ce projet d'envergure reliera les ressources gazières du Nigeria, celles de plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest et le Maroc et favorisera ainsi l'intégration économique régionale. En juin 2018, ce projet est entré dans une nouvelle phase. En effet, Sa Majesté le Roi Mohammed VI accompagné de SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan et de SAR le Prince Moulay Rachid, et le président de la République fédérale du Nigeria, Muhammadu Buhari, ont présidé la cérémonie de signature de trois accords de coopération bilatérale, dont un relatif au projet stratégique du gazoduc Nigeria-Maroc. A cette occasion, Farouk Garba Said, directeur général de la Compagnie de pétrole nationale nigériane (NNPC), et Amina Benkhadra, directrice générale de l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), ont prononcé, respectivement, une allocution sur le contenu de la déclaration conjointe entre le Royaume du Maroc et la République Fédérale du Nigeria relative à la réalisation de la phase suivante du projet stratégique du gazoduc régional connectant les ressources gazières du Nigeria aux pays de l'Afrique de l'Ouest et au Maroc. Ainsi, ils ont souligné que le projet du gazoduc Nigeria-Maroc a été conçu durant la visite d'Etat de Sa Majesté le Roi Mohammed VI au Nigeria, en décembre 2016, notant qu'un accord de coopération du gazoduc a été signé à Rabat le 15 mai 2017. Celui-ci engage les deux parties, NNPC et Onhym, à parrainer conjointement une étude de faisabilité et une FEED pour le projet du gazoduc Nigeria-Maroc. «Les parties nigériane et marocaine ont travaillé de manière efficace et constructive afin de s'assurer que l'étude de faisabilité du gazoduc, qui est la première phase de ce projet stratégique, soit réalisée par le contractant de manière professionnelle et conformément aux meilleures pratiques internationales», ont-ils assuré, faisant observer que «plusieurs tracés ont été évalués jusqu'ici. Le premier est un tracé offshore, le second est un tracé onshore qui longe la côte. Tandis que le troisième est un tracé mixte». Les deux responsables ont affirmé que «pour des raisons d'ordre économique, politique, juridique et sécuritaire, le choix s'est opéré sur une route combinée onshore/offshore». «Le gazoduc mesure approximativement 5.660 km et son Capex a été défini», ont-ils poursuivi, notant que la construction devrait se faire en plusieurs phases et répondre aux besoins croissants des pays traversés et de l'Europe au cours des 25 prochaines années. Farouk Garba Said et Amina Benkhadra ont, à cette occasion, mis en avant les apports multiples de ce projet stratégique. Il s'agit notamment de la collaboration régionale entre le Maroc, le Nigeria, la Mauritanie et les pays de la CEDEAO dans le but de promouvoir le commerce et le développement dans l'intérêt mutuel des pays, l'intégration des économies de la sous-région conformément aux objectifs du Nepad, la réduction du «Torchage» du gaz et la diversification des sources d'énergie, la contribution à la lutte contre la désertification en utilisant le gaz comme forme d'énergie fiable et durable dans la sous-région et la création de richesse et la réduction de la pauvreté en ouvrant des opportunités de croissance économique dans la sous-région.