Relégués en deuxième division, le Kawkab de Marrakech et le MAS de Fès ont récemment vu leurs comités dirigeants respectifs démissionner. Pour les deux clubs, le temps est au bilan. Ce dernier est loin de prêter à l'optimiste. Rien ne va plus pour le Kawkab de Marrakech et le MAS de Fès. Equipes à la grande histoire footballistique, les deux clubs avaient été forcés de quitter la première division. Maintenant, l'heure est au bilan. Un bilan qui en dit long sur les dysfonctionnements dont chacun de ces deux groupes souffre. Le plus avoué reste celui du MAS. L'assemblée générale du club, tenue vendredi dernier dans la capitale spirituelle, a fait office de véritable séance de thérapie collective dans laquelle chaque partie a exprimé regrets et griefs. A la chambre de commerce, d'industrie et de services, où s'est tenue l'assemblée, la protestation était de mise. Le climat était houleux, les retraits d'adhésions étaient massifs. Et pour cause, «la gestion inefficiente de l'équipe et du club», a-t-on dénoncé. Le mal dont souffre le MAS est plus profond que la simple relégation, un malheur qui peut arriver aux meilleurs clubs quand ceux-ci traversent une mauvaise passe. Dans une lecture du rapport moral, Saad Akesbi, président du MAS, a décliné les grandes carences par lesquelles le passage de l'équipe lors de la saison 2004-2005 a été entaché, notant que l'échec de l'équipe est une responsabilité commune et partagée qui tient également à des facteurs externes se rapportant au manquement à la déontologie du football. Il a fait savoir que ce qui est urgent est de « panser les plaies, se réconcilier et de lutter contre tout ce qui peut disperser l'équipe». Egalement au menu des complaintes, «la chute vertigineuse des recettes financières du club et, en particulier, dans le déficit budgétaire qui s'élève pour l'année 2004-2005 à quelque 700 milles dirhams, soit une baisse de 30 % par rapport à l'année d'avant», peut-on lire dans le rapport financier du club dans des extraits rapportés par la MAP. L'assemblée a également préconisé l'adoption d'une expertise comptable pour déterminer les causes de cette «gestion lacunaire» afin de rétablir l'équilibre financier de l'équipe. L'assemblée a appelé les adhérents à resserrer les rangs et dépasser les divergences actuelles. En outre, l'assemblée a proposé quatre adhérents pour sélectionner et former le bureau dirigeant qui a connu une démission collective de 12 membres à la veille de la tenue de cette réunion. De son côté, Mohamed Naciri, secrétaire général du Groupement National de Football d'Elite (GNFE), a traité des problèmes qui entachent la pratique de l'arbitrage au Maroc, rappelant à cet égard l'ambitieux projet de mise à niveau du football national. Qualifiant le problème du MAS de «grand», il a appelé les adhérents et l'instance dirigeante à tirer les enseignements des exercices précédents afin de former une équipe aguerrie, combative et solidaire. Naciri a de même, souligné l'impératif «de dépasser les surenchères verbales suite à la relégation du MAS, tout en préservant l'esprit de dialogue, de responsabilité et de transparence». Les mêmes conseils seraient également valables pour l'autre grande victime de la saison écoulée, le Kawkab de Marrakech. Sans même qu'il y ait d'assemblée générale, les membres du bureau dirigeant du club KACM, section football, ont décidé de présenter leur démission. Le but, selon eux, est d' «ouvrir la voie aux personnes qui seraient intéressées par la gestion de cette section». Un argument qui cache tout une forêt de discordes. Selon un communiqué de l'instance dirigeante du KACM, cette décision a été prise lors de sa réunion consacrée, jeudi, à l'examen de la situation du club et des perspectives de l'avenir. «Au terme des concertations et en l'absence de soutien des instances chargées de la gestion des affaires de la ville», les membres du comité ont décidé de démissionner en bloc, note la même source. Fuite en avant ou simple manœuvre pour se défaire de la responsabilité d'avoir mené une grande équipe à la ruine? Seule l'A.G tant attendue le dira. En attendant le Kawkab continue à crouler, tout seul.