Les avoirs étrangers vont atteindre selon les prévisions 338,6 MMDH à fin 2022 Les recettes des investissements directs étrangers (IDE) avoisineraient l'équivalent de 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2021 et en 2022. Le Maroc se dirige à pulvériser un nouveau record en matière des réserves en devises. C'est ce qui ressort des dernières statistiques de la banque centrale. Les avoirs officiels de réserve (AOR) devraient atteindre 328,5 milliards de dirhams (MMDH) à fin 2021 et 338,6 MMDH à fin 2022. «Tenant compte notamment des tirages extérieurs du Trésor, ainsi que de l'allocation de DTS (droit de tirage spécial) prévue par le FMI, les AOR de Bank Al-Maghrib avoisineraient 328,5 MMDH à fin 2021 et 338,6 MMDH à fin 2022, soit l'équivalent de plus de 7 mois d'importations de biens et services», a fait savoir M. Jouahri lors d'un point de presse tenu en mode visioconférence à l'issue de la deuxième réunion trimestrielle du conseil de BAM au titre de 2021. Dans ce sens, M. Jouahri a précisé que ces allocations DTS qui «sont reprises au niveau des avoirs extérieurs de BAM mais qui sont également comptabilisés en engagements à long terme, permettent à la Banque Centrale de renforcer ses réserves, les arbitrer contre des devises, outre les utiliser pour financer ses dépenses». Par ailleurs, le wali de BAM a souligné que les recettes des investissements directs étrangers (IDE) avoisineraient l'équivalent de 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2021 et en 2022. Les recettes voyages connaîtraient, pour leur part, une reprise graduelle avec l'ouverture des frontières, passant de 36,5 MMDH en 2020 à 44,4 MMDH en 2021 et à 63,4 MMDH en 2022, a-t-il fait observer, soulignant que la progression des transferts des MRE resterait soutenue avec un taux de 7,6%, à 73,3 milliards en 2021 et de 2,8%, à 75,4 milliards en 2022. Flexibilité : BAM temporise Quant au taux de change effectif réel, il devrait se déprécier de 0,6% en 2021 et de 1,4% en 2022, sous l'effet essentiellement d'un niveau d'inflation domestique inférieur à celui des pays partenaires et concurrents commerciaux, a soutenu le wali de BAM. Par ailleurs, il faudra attendre des jours meilleurs avant d'activer une nouvelle phase dans le régime de change flexible. Le wali de la banque centrale préfère ainsi temporiser annonçant qu'il n'existe pas pour le moment une décision pour passer une autre étape dans ce chantier. Jouahri a dans ce sens insisté sur le fait que le Maroc demeure maitre de son sort dans ce domaine et que les autorités monétaires et officielles donnent le tempo de la réforme. Il faut préciser dans ce sens que le Maroc avait activé dès 2018 une première phase de flexibilité avant de passer à une seconde phase deux années plus tard. Depuis quelques mois, les institutions internationales, notamment le FMI, appellent le pays à aller de l'avant dans cette réforme. Cependant, les effets de la crise sanitaire sur l'économie mondiale semblent pousser les responsables à reporter l'activation d'une nouvelle étape. Les autorités veulent s'assurer d'abord que la réforme soit assimilée par les premiers concernés, notamment les entreprises et principalement les TPME. Une campagne de sensibilisation menée par BAM et l'Office des changes est ainsi prévue dans toutes les régions.