Chose faite. C'est le 7 juin dernier, en effet, que le bureau du Parlement a accepté la pétition n°1/2021 du collectif «Parité Maintenant». Le 16 juin dernier, les membres actifs se réunissaient à la CGEM -qui est aussi membre du collectif- pour revenir sur les faits saillants et annoncer la parution du Tome II du livre blanc traitant d'un sujet aussi brûlant. L'objectif est clair: atteindre la parité constitutionnelle, d'ici 2030. Et l'initiative a été reçue 5/5 par le président de la Chambre des représentants. Cette démarche vise à activer la parité demandée, un dossier qui fait référence directement à l'article 19 de la Constitution. Pour rappel, le collectif «Parité Maintenant» regroupe des personnes de la société civile formée par un certain nombre d'organisations de défense des droits des femmes et des droits humains, de leaders, de partis et de syndicats, de représentants des opérateurs économiques, d'associations de la société civile, d'universitaires, de femmes et d'hommes des médias, d'artistes et d'intellectuels ; tous unis pour la même cause. Le second tome du livre blanc rédigé par les membres du collectif propose une série d'amendements en faveur de la parité dans les domaines économique, social, culturel, médiatique et environnemental. «Ces amendements concernent des lois qui excluent dans leur disposition la femme et le principe de la parité, ce qui est contraire aux dispositions constitutionnelles et aux engagements internationaux du Maroc». Les membres sont unanimes pour une modification de certains textes de lois portant préjudice à l'évolution de la femme au sein de la société. La sensibilisation se poursuivra, à travers d'autres présentations de ce second tome du livre blanc relatif à la parité. Quatre domaines ont été retenus dans le cadre du développement de son contenu. Le premier domaine, en l'occurrence celui des activités économiques et des ordres professionnels, intègre dans son fonctionnement un ensemble de lois réglementant le domaine de la finance et des affaires. Concrètement, les lois régissant toutes les professions où a été relevée une quelconque discrimination et qui impactent négativement les femmes dans la société devront être revues. Second champ d'actions, celui des activités sociales et sportives. Dans la même optique, le travail référé dans le tome II du livre blanc vise à pousser le législateur à apporter les modifications nécessaires au niveau des lois excluant la femme. Troisième bloc des activités qui a concerné le décryptage légal, celui lié aux activités d'éducation, de culture, de médias et de communication. Selon les auteurs du second tome du livre blanc «ces domaines précités sont régis par des dispositifs légaux qui contredisent l'essence même de certaines activités...» Enfin le dernier domaine est lié à l'environnement, l'eau, l'électricité et l'accès à l'immobilier. A ce niveau les résultats des travaux ont démontré que ce champ ne réserve guère de visibilité à la femme. Bref, le processus a bel et bien été enclenché, aujourd'hui, pour que d'ici 2030, la parité ait son poids tant dans les prises de décisions politiques, économiques ou sociales. La balle est désormais dans le camp du législateur qui devra veiller à l'application des amendements prévus pour redonner la place de la femme qui lui va de droit. Le compte à rebours a commencé. Et les enjeux sont réels s'agissant de la moitié de la population nationale !