Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs marocains (UGTM), Abderrazak Afilal, considère ses détracteurs comme des traîtres corrompus. ALM : Que pensez-vous des critiques qui vous sont adressées de la part de certains membres du comité exécutif de l'UGTM ? Abderrazak Afilal : Ces personnes sont des traîtres au service des ennemis de l'UGTM. Aussi, force est de constater que la situation du Parti de l'Istiqlal intervient en ligne de compte. On ne sait pas si Abbas El Fassi va se représenter ou pas. Ces personnes dont vous parlez m'attaquent personnellement. Or, Hamid Chabat est un ignorant à la tête de la mairie de Fès. Je me demande d'où il tient sa fortune. Et pourquoi les autorités marocaines ne cherchent-elles pas à connaître l'origine de ses biens? En plus, il n'a aucune base syndicale. C'est le cas également de Benjelloun Al Andaloussi et Larbi Kabbaj. Moi, je suis intègre. On a essayé de me mouiller à maintes reprises. En vain. Je continuerais à parler et à militer pour l'UGTM et le pays. D'ailleurs, notre prochain congrès aura lieu, non pas en septembre comme cela avait été convenu, mais en novembre ou décembre 2005. Aujourd'hui, quel est le poids du clan de Hamid Chabat au sein de l'UGTM ? Il n'y a jamais été question de clans. Mardi dernier, l'assemblée générale de l'UGTM s'est réunie. Il y avait tous les responsables du syndicat dans les régions, les provinces et les sections, à travers le territoire national. A cette occasion, j'ai voulu annoncer mon retrait total du syndicat, mais les militants ne m'ont pas laissé. Ils ont adressé une lettre au secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, Abbas El Fassi. Que dit cette lettre ? Cette lettre demande à Abbas El Fassi de cesser son soutien à Hamid Chabat. Abbas El Fassi touche également de l'argent de la part de Chabat. Vous pensez que vous faites l'objet d'un complot ? Vous savez, je suis plus royaliste que le Roi. Aujourd'hui, nous vivons une période similaire à celle d'Oufkir. Les attaques contre la monarchie viennent de partout. Le Parlement ne fonctionne pas, les collectivités locales également, les chambres professionnelles aussi. Je continuerais à militer pour les travailleurs même si je risque d'entrer en prison. Que pensez-vous de la situation actuelle du Parti de l'Istiqlal ? L'Istiqlal a été vendu à des traîtres. Les principes d'Allal El Fassi ne sont plus du tout respectés. Le parti est à la dérive. Personnellement, je n'assiste plus aux réunions de ses instances. Peut-on imaginer l'UGTM indépendante du Parti de l'Istiqlal ? Je ne suis pas un Amaoui. Quand Si Allal m'a demandé de m'occuper de l'UGTM, il m'a dit que ce syndicat appartient à tous les travailleurs marocains et pas seulement des militants de l'Istiqlal. D'ailleurs, il n'est jamais intervenu dans la gestion de l'UGTM. Même chose à l'époque de Si M'hamed Boucetta. Mais actuellement, Abbas El Fassi veut tout faire et tout contrôler. Je réponds : Non. Chacun doit avoir ses bases. Vos détracteurs disent que vous refusez la montée de nouvelles compétences. Qu'en dites-vous? C'est totalement faux. Je dis toujours qu'il faut s'ouvrir aux jeunes et aux cadres compétents. C'est la politique que je suis en train d'appliquer au sein de l'UGTM et c'est un modèle du genre reconnu par les Centrales syndicales en Afrique et en Europe.