Déploiement de sociétés régionales à travers le pays avec trois actionnaires Régionalisation oblige, il est question de confier la gestion de l'eau et de l'électricité aux 12 régions du Royaume à travers le transfert des compétences en la matière à des sociétés de développement local créées au niveau des conseils régionaux. L'Etat veut optimiser l'expérience de la gestion déléguée. Selon le ministre délégué auprès du ministre de l'intérieur, Noureddine Boutayeb, on attend la fin des contrats en cours pour introduire des nouveautés. Un scénario est déjà prêt. Selon le responsable qui s'exprimait au Parlement en réponse à une question sur la gestion déléguée, le pays compte déployer à l'horizon 2027 des sociétés régionales de développement spécialisées dans la gestion de l'eau, l'électricité et l'assainissement. La même source a précisé que ces sociétés auront trois acteurs dans leurs tours de table, à savoir les collectivités territoriales de la région concernée, l'Office national de l'électricité et de l'eau (ONEE) et l'Etat vraisemblablement à travers le ministère de l'intérieur et le ministère des finances. Ces déclarations confirment les informations révélées par Aujourd'hui Le Maroc début 2020 (eau et électricité : La gestion confiée aux régions, ALM du 28 janvier 2020). Régionalisation oblige, il est question ainsi de confier la gestion de l'eau et de l'électricité aux 12 régions du Royaume à travers le transfert des compétences en la matière à des sociétés de développement local créées au niveau des conseils régionaux comme prévu par le projet piloté par la Direction générale des collectivités locales. Virage Plusieurs raisons ont conduit aujourd'hui les responsables à faire ce virage après plus de trois décennies d'une gestion déléguée directe entre les collectivités locales et les délégataires privés. Il y a tout d'abord une harmonisation avec l'esprit de la Constitution et du cadre légal qui instaure la régionalisation en tant que choix stratégique. L'autre motif concerne les capacités financières des collectivités, notamment pour honorer la totalité de leurs engagements dans la réalisation de projets en rapport avec l'eau et l'électricité dans leurs ressorts territoriaux respectifs. L'implication de nouveaux «actionnaires» dans les futures SDL à l'instar de l'Etat et l'Office national permettra d'augmenter les capacités des communes et régions à assurer pleinement les compétences de gestion mais également les engagements en termes d'investissement. Il faut préciser dans ce sens que le gouvernement s'est fait accompagner dans ce projet par un ancien haut responsable dans les institutions de l'Etat, fin connaisseur du domaine pour avoir été notamment impliqué dans de grands projets en matière d'électricité et de l'énergie au cours des dernières décennies. A noter enfin que d'autres changements importants sont attendus, notamment concernant la production de l'électricité. Il est question notamment de renforcer l'implication des capitaux privés dans la production et la vente de l'énergie. Même si les responsables se fixent comme horizon l'année 2027, le déploiement des changements devra se faire progressivement probablement bien avant cette date. Disparités Les fonds transférés au Programme de réduction des disparités sociales et territoriales en milieu rural au titre des plans d'action 2017 à 2021 ont atteint 29 milliards de dirhams (MMDH), a affirmé, mardi à Rabat, le ministre délégué auprès du ministre de l'intérieur, Noureddine Boutayeb. En réponse à une question orale sur «le programme de réduction des disparités sociales et territoriales» à la Chambre des conseillers, M. Boutayeb a relevé que «depuis le lancement de ce programme, cinq plans d'action régionaux pour le développement de l'espace rural et des zones montagneuses ont été lancés au titre des années 2017 à 2021 pour un montant global avoisinant les 32 milliards de dirhams. En matière d'approvisionnement en eau potable, il s'agit de 26.607 projets d'approvisionnement par branchement individuel, 402 systèmes pour approvisionnement des douars, l'entretien de 1.152 km de réseaux et de l'acquisition de 104 camions-citernes, a-t-il ajouté, notant qu'il a également été procédé à l'électrification de 1.454 douars et à l'acquisition de 2.449 systèmes d'énergie solaire.